Premier film d’Yves Boisset, Coplan sauve sa peau s’inspire du roman de Paul Kenny, Coplan paie son cercueil mais n’avait pas pour objet de faire partie de la saga des Coplan. Il devait même, au préalable s’intituler Les jardins du diable. Déconcerté par le film, le producteur Robert de Nesle – qui possède alors les droits d’adaptations cinématographiques – préfère in fine l’intégrer en film-Coplan précisant qu’il s’inspire du roman afin de le rendre plus commercial.
Le film est bancal pour ne pas dire complètement pété, doublé à l’arrache (post-synchro immonde) et joué par des acteurs tous plus mauvais les uns que les autres – le héros en tête – mais accompagné par quelques stars improbables comme Bernard Blier et Klaus Kinski dans des petits rôles. C’est un gros nanar plutôt attachant tant Boisset déjà tente de faire un peu de mise en scène, de capter l’espace, notamment Istanbul, de donner du rythme, avec le peu de moyens dont il dispose.
La fin en forme de chasse sur une île autour d’une citadelle fait office de climax parfait et parfaitement foiré, tant les lieux sont incroyables mais hormis au détour de quelques plans – de roches, de grottes, de rivière – tout est charcuté et irregardable. Si bien qu’on s’attend durant chaque baston à entendre « PHILIPPE ! Je sais où tu te caches ! Viens ici que je te butes, enculé ! » Or cette partie se révélera quasi muette. Mais bon, c’est raté. J’ai surtout eu très envie de revoir Les chasses du comte Zaroff, devant Coplan sauve sa peau.