La progression narrative de County Lines semble familière : un adolescent difficile, une famille monoparentale, le manque d'argent, l'inéluctable descente vers la déchéance ... Oui, mais voilà, s'il est un héritier naturel du cinéma social britannique, Henry Blake, primo-réalisateur, peut se targuer de plus de 10 ans d'expérience auprès de mineurs en rupture de ban avec la société. Et cette connaissance irrigue naturellement County Lines, lui conférant une authenticité rugueuse, parfois à la limite du sordide, il faut bien le dire. Le seul reproche éventuel à faire au film est parfois un manque de fluidité et des transitions un peu brutales, mais pour le reste il témoigne d'une maîtrise remarquable pour un premier long-métrage, tant dans sa progression dramatique que dans sa mise en scène, sobre mais efficace et surtout sa direction d'acteurs, notamment avec le jeune Conrad Kahn qui incarne le rôle principal avec un mélange subtil de puissance, d'introspection et de vulnérabilité. Avec lui et la formidable Ashley Madekwe, County Lines aborde magnifiquement une relation mère/fils qui, tant dans les conflits violents que dans les instants de tendresse, constitue un peu le cœur battant du film, avec un pic d'émotion précieuse car longtemps refoulée, en guise de note finale.

Cinephile-doux
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 2021 : quelle belle année en salles (ou pas)

Créée

le 19 déc. 2020

Critique lue 127 fois

2 j'aime

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 127 fois

2

D'autres avis sur County Lines

County Lines
stephr84
8

Très bon jeu d'acteur

Le jeu d'acteur est vraiment bon. Le scénario est également bien réalisé. Pas d'ennui dans ce film.

le 22 déc. 2020

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

76 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

74 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13