Creepshow 2
5.8
Creepshow 2

Film de Michael Gornick (1987)

Digne successeur du premier volet, nous ne pouvons pas en dire autant. "Creepshow 2" n'a pas été découpé dans le même moule. Plus court, plus inégal et moins accompli, ce volet nous embarque pour une escapade dans le monde de l'horreur avec trois arrêts cette fois-ci, à la place des cinq composant l'oeuvre de Romero. (Un quatrième était prévu mais supprimé du scénario pour être réintégré quelques années plus tard dans un autre métrage, qui sera d'ailleurs le Creepshow 3 illégitime selon Tom Savini). Plus court sur la durée, le film n'en est pas plus équilibré pour autant. "Creepshow 2", qui est un film à sketchs donc, se découpe en trois histoires d'un peu moins de 30 minutes chacune définies par un fil conducteur, moins nuancé que dans son prédécesseur.


"Le vieux chef tête de bois"


Premier segment, il met un bon moment avant de démarrer. Et lorsqu’il daigne le faire, le moteur tombe déjà en panne quelques mètres plus loin. Dans le fond, ce segment n'est qu'une histoire de vengeance classique qui se voit confronter un indien en bois grandeur nature et une bande de jeunes délinquants stupides dont leur chef déshérite sa tribu et déshonore les valeurs de cette dernière. Une réalisation moins pulp que celle de Romero, traitée avec moins de panache (et de talent, cela va sans dire) et non exempt d'erreurs de raccord. (Sur un plan, l'un des jeunes assiste de manière la plus neutre au monde au meurtre du magasinier alors que sur le plan suivant, on le voit tout vomir et tout étourdi). Ce ne sera pas la meilleure histoire du lot.


4/10


"Le radeau"


Un second segment plus divertissant, moins lent, qui met en scène une autre bande de jeunes voulant se baigner dans un lac. Ils seront attaqués par une nappe gluante à la surface de celui-ci, dévorant tout ce qui se trouve sur son passage. Autant les acteurs étaient de véritables professionnels dans le premier segment (George Kennedy quand même), autant ici, ce sont de véritables amateurs assez peu expressifs. Notons un petit souci de cohérence: les jeunes sont amenés à traverser le lac à la nage pour pouvoir grimper sur le radeau pour ensuite sortir un joint de derrière les fagots et l'allumer, ce qui implique aussi le transport d'un briquet. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus difficile à gérer sur un tournage, disons. La nappe gloutonne est plutôt cheap mais les effets sont réussis cependant.


5/10


"L'auto-stoppeur"


Un dernier segment plus réussi, plus rythmé, qui implique une femme adultère, qui, en se hâtant pour rejoindre son mari, écrase un auto-stoppeur sur le bord de la route. En plein délit de fuite, celle-ci sera rattrapée par ledit auto-stoppeur qui est du genre récalcitrant. Une histoire somme toute classique mais plus cynique et cauchemardesque que les deux premières.


6/10


Le fil conducteur, pas réellement foufou et à l'animation vieillissante, qui assure les transitions entre les sketchs, est dans le ton du comics dont il s'inspire avec son lot de jeux de mots et son cryptkeeper-like. Encore une chose, "Creepshow 2" ne possède pas non plus de bande-son mémorable. "Creepshow 2", pur produit de la fin des années 80, est une séquelle avec le cul entre deux chaises. D'une part, il offre un hommage correct aux Tales from the crypt et un divertissement honnête ne pétant pas plus haut que son cul, d'autre part, il offre son lot d'histoires moyennes mais néamnoins supérieures à d'autres films à sketchs d'époque. ("Cat's eye" au hasard.)


Donc, en conclusion, "Creepshow 2" n'est pas un incontournable du genre de l'horreur mais reste une valeur sûre du film à sketch horrifique. Le divertissement proposé est honnête et les amateurs des EC comics se régaleront ou ceux ayant été baignés dans cette culture étant jeunes (ce qui n'est pas le cas de toute le monde, les EC comics n'étant traduits et commercialisés que depuis peu en France), ainsi que ceux qui regarderont ce film sous un oeil bienveillant (ça se dit vraiment?)....Disons, ceux qui le regarderont avec indulgence.


Il est fortement conseillé également de relire les comics génialement inventifs de Feldstein et de Gaines.

QuentinDubois
5
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le 20 juin 2016

Critique lue 641 fois

3 j'aime

Quentin Dubois

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