Des choses gentilles à dire sur ce film
Avec son dernier plan, le premier Critters se terminait sur la tarte à la crème du film de p’tits monstres à savoir les bestioles ont été éradiquées, youpi, mais un travelling avant nous mène dans un coin obscur, loin des rires et des chants où se blottissent des œufs qui ne demandent qu’à éclore. Avec sa chasse aux œufs de Pâques posée comme contexte de départ, Critters 2 instaure une vraie continuité avec le premier film mais la double d’emblée aussi d’un petit brin de malice rigolarde. En résumé, des ferrailleurs louches mettent la main sur les œufs du premier film, qu’ils cèdent aux organisateurs de la chasse aux œufs à venir. Naturellement, ils éclosent et voilà les critters partis pour faire la peau aux figures d’autorité, saccager la ville, faire chuter la densité de la population, tirer ce qu’il en reste vers les abîmes de la mesquinerie tout en se faisant régulièrement exploser la tronche... Deux fois plus frontal que le premier film, deux fois plus délirant, deux fois plus soigné, David Twohy et Mick Garris ont pu bénéficier d’un budget deux fois plus élevé pour ce film que ne l’était celui de Stephen Herek pour le premier (4 millions contre 2) et ça se voit.
L’amélioration porte en premier lieu donc sur les bestioles qui sont plus nombreuses, apparaissent plus et en pleine lumière jusqu’à un final pas piqué des hannetons où le troupeau de peluches bondissantes s’agglomère en une seule et unique grosse superballe vorace. C’est toujours autant jouissif de les voir toutes dents dehors terroriser la petite ville tranquille de Grover’s Bend et s’en prendre à ses habitants, nouveau shérif déguisé en lapin géant en tête, et, bien sûr de les voir eux-mêmes se faire malmener, scalper d’un coup de chevrotine, écrabouiller, frire...
C’est avec plaisir aussi qu’on retrouve Brad Brown (Scott Grimes) ainsi que les chasseurs de primes Ug (Terrence Mann) et Lee (Roxanne Kernohan) flanqués de Charlie (Don Keith Opper)... Sans être plus développées que dans l’épisode précédent, les difficultés de Lee à se fixer une apparence donnent lieu à quelques gags plutôt sympas et notamment un fusil de Tchekhov assez savoureux. Eh oui, on sait que le Playboy abandonné en pleine nature par un ado ne sera pas perdu pour tout le monde et on ne peut pas s’empêcher d’exulter un petit yes de satisfaction quand, effectivement, Lee tombe dessus. La surprise vient de la grosse tige qui lui barre une partie du torse... qui correspond à l’agrafe de la double page centrale.
Critters 2 n’apparaît au final pas tant comme une suite - sans pour autant être un copier coller, David Twohy et Mick Garris reprennent la plupart des éléments du premier film - que comme, justement, une sorte d’amélioration en mettant en valeur ce qui n’avait pas pu l’être précédemment et en poussant les délires à leur maximum. C’est quand-même plutôt cool.
Je veux jouer au bingo des clichés avec ce film
Le lien pour jouer, c'est là : https://www.incredulosvultus.top/critters-2
Ou sinon, je regarde juste les 35 ingrédients du bingo de ce film parce que c'est trop cool
Personnage > Agissement
Bagarre > Coup dans les couilles (ouch !) – Émotion > Regarde (avec tristesse/nostalgie) une photo de sa femme/son mari/sa fille/son fils – Montre un truc du doigt – Tension > Échappe in extremis à un danger – Tension > Tire un coup de feu en l’air pour calmer tout le monde
Personnage > Citation
S’inquiète > « Oh-oh »
Personnage > Héros ou héroïne
Chevalier blanc > « Ce monsieur vous embête », « Elle t’a dit de la laisser » – Fibre héroïque > Se sacrifie avec panache
Personnage > Interprétation
En fait des caisses
Personnage secondaire
Journaliste fouille-merde/chasseur de scoop – Villageois de l’époque contemporaine qui sortent les torches (flambeaux) au premier rassemblement
Réalisation
Fin > Plan grue/hélico qui s’éloigne en montant – Technique > Faux raccord flagrant – Technique > Même évènement (généralement une explosion ou une mort...) montré plusieurs fois d’affilée sous un angle et depuis une distance légèrement différente – Tension > Lutte pour fermer une porte – Vue subjective > de menace
Réalisation > Accessoire et compagnie
Pouet-pouet > Costumes découpés aux ciseaux / fausse usure – Pouet-pouet > Effet pyrotechnique hasardeux
Réalisation > Audio
Bruit générique > Chouette ou hibou – Bruit générique > Son de dessin animé : ressort, clochette, etc. – Effet > Gazouillis d’oiseau après un choc sur la tête – Musique > Pouet-pouet
Réalisation > Surprise !
Sauvé in extremis par un type qui avait refusé de l’aider au départ
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Bite, chatte, cul (gag) – Coup dans les couilles (gag) – Gag cartoonesque > Aplati·e comme une crêpe – Quiproquo de situation – Quiproquo > Prend pour lui/elle des paroles destinées à un autre – Recrache sous le coup de la surprise ou du dégoût
Scénario > Élément
Référence (grossière) à la culture populaire
Scénario > Ficelle scénaristique
Introduction forcée d’un élément dont on sait d’avance qu’il servira plus tard (fusil de Tchekhov) – Retour d’un personnage qu’on croyait mort
Scénario > Situation
Bagarre > Préparation avant une bataille
Thème > N’importe quoi
Faux-raccord > Distorsion spatio-temporelle
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
Objectification sexuelle > Nichons, fesses
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Barème de notation :
1. À gerber
2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
3. On s'est fait grave chier
4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
9. Gros gros plaisir de ciné
10. Je ne m'en lasserais jamais