Vous connaissez l’histoire sans doute par coeur, en 1999 un petit film d’horreur indépendant tourné en à peine 8 jours pour une poignée de dollars connaît un succès fulgurant, en générant des recettes monumentales de 250 millions de biftons. Tout le monde se met à en parler dans les journaux télévisés, la presse magazine et même dans la cour de récré parce que leurs créateurs avaient sût parfaitement brouiller la frontière entre fiction et réalité en inventant un nouveau genre : le Found Footage, soit un « film retrouvé » relatant les dernières heures avant la disparition énigmatique de trois étudiants qui firent profil bas pour générer un buzz médiatique sans précédant. Une légende urbaine s’est construite autour de ce film d’horreur qui a généré une tumulte de théories complotiste entre le guet-apens mortel ou bien des véritables phénomènes surnaturelles que l’on ne verra d’ailleurs jamais sur les enregistrements. La promotion de ce nouveau divertissement se fera avant tout sur internet, avec des avis de recherche des interprètes, des rapports de police, et des extraits télévisés qui ne viennent que renforcer l’ambiguïté de son sujet. Et oui, dans le temps ce n’était pas aussi facile qu’aujourd’hui d'accéder à l'information, et il était déjà plus compliqué de démentir pareil canular d’autant que les sites comme IMDB présentait les acteurs comme présumés morts. D’autant plus qu’avant sa sortie en salle, la chaîne Sci-Fi se sera empressé de produire une préquelle intitulé Curse of the Blair Witch.


Ce faux documentaire assez similaire à ce que pouvait être Forgotten Silver de Peter Jackson en 1995, introduit Le Projet Blair Witch par un véritable travail d’investigation autour de la réapparition inexpliqué des bobines du film sous un muret en pierre datant de l’époque coloniale. L’enquête est appuyé par des témoignages authentiques des proches de Heather, Josh et Michael ainsi que de leur professeur, des forces de polices et de plusieurs spécialistes qui formulent bon nombre d’hypothèse plus ou moins réaliste ou farfelues étayés par des archives et éléments de preuve, ce qui permet d’étoffer la mythologie fictive de l’oeuvre. L’histoire remonte ainsi sur près de 200 ans, et part des origines de la sorcière de Blair au 18ème siècle. Elly Kedward était la seule femme catholique d’un village protestant. Certains jeunes mal intentionnés colportèrent des rumeurs païennes à son sujet auprès de leurs parents. Elle fût donc condamné à tort ou à raison puis abandonné à une mort certaine dans la forêt de Black Hills en plein hiver glacial sans possibilité d’y réchapper puisqu’elle été fût ligoté à un arbre. S’en suivront une mystérieuse série d’enlèvement d’enfants, notamment ceux qui l’avaient accusés lors du procès. D’autres fait divers seront relayés par l’historien comme une gamine entraîné par une main au fond d’une crique, un fantôme lévitant au dessus du sol, le massacre d’une équipe de chercheurs sur les hauteurs de Coffin Rock dont les corps furent retrouvés atrocement mutilés, jusqu’à l’arrestation de Rustin Parr dans les années 40, un ermite solitaire qui avouera avoir tué sept enfants parce que la voie d’une femme lui intimé l’ordre de le faire.


La forme adopté par ce reportage ne souffre d’aucune invraisemblance quitte à faire froid dans le dos par le ton employé, surtout si on se replace dans le contexte de l’époque. Il aura au moins permis de maintenir un peu plus longtemps l’illusion, puisqu’il convient également de souligner le réalisme des reconstitutions et des images et vidéos d’archive pour le moins convaincante notamment dans le cas de l’affaire Rustin Parr qui fera l’objet d’un livre ainsi que d’une adaptation vidéoludique. Malheureusement le secret sera rapidement révélé au grand public, puisque le générique de fin stipulera bien qu’il s’agit d’une œuvre fictionnelle. Les acteurs finiront également par faire le tour des plateaux télévisés afin de profiter de ce nouvel engouement qui finira par se ternir au vu des piteuses séquelles et parodies qui entacherons un peu plus l’aura et le mythe d’une saga qui ne s’en relèvera jamais. Pour autant, Curse of the Blair Witch constitue un témoignage indispensable qu’il importe d’associer au succès du film.

Le-Roy-du-Bis
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Vous reprendrez bien un peu de Found Footage ?

Créée

le 7 nov. 2023

Critique lue 62 fois

2 j'aime

3 commentaires

Le Roy du Bis

Écrit par

Critique lue 62 fois

2
3

D'autres avis sur Curse of the Blair Witch

Curse of the Blair Witch
PowerSlave7
7

Curse contre la montre

Peut être le coup marketing le plus brillant de ces trente dernières années dans l'industrie cinématographique, The Curse of Blair Witch a pavé le terrain pour le succès que l'on connaît tous au...

le 9 déc. 2023

2 j'aime

1

Du même critique

Whiplash
Le-Roy-du-Bis
10

I’m Upset

On ne nait pas en étant le meilleur, on le devient au prix d’un travail acharné et d’une abnégation sans faille. Le talent n’est pas inné, il se développe et se cultive par un entraînement rigoureux...

le 17 juil. 2023

8 j'aime

21

La colline a des yeux
Le-Roy-du-Bis
8

Les Retombées

À Hollywood, on aime pas trop prendre des risques inutiles et les remake constitue des retombées financières garantie. Massacre à la tronçonneuse, Halloween, Vendredi 13... Evidemment, pour s’assurer...

le 19 oct. 2023

7 j'aime

3

Kickboxer
Le-Roy-du-Bis
7

Nok Su Kao

Beaucoup l’ont traîné dans la boue à cause de quelques langues de pute de journalistes qui ont voulu le tourner en ridicule, mais Jean Claude Van Damme n’en reste pas moins une bête d’athlète qui...

le 25 mars 2024

6 j'aime

7