[Scénario: 4/5]
Ron Woodroof est accro à 3 choses: 1) Les femmes, 2) L'argent 3) Le rodéo. A 35 ans, bien que son humble salaire d'électricien ne lui suffise pas, Ron vit à 200%, il ne rate pas un seul rodéo, couche avec autant de filles qu'il peut et livre à la sobriété un combat acharné. Jusqu'au jour où, suite à un incident mineur, on lui apprend qu'il est séropositif et qu'il ne lui reste guère plus de 30 jours à vivre.
Dallas Buyers Club raconte donc l'histoire (vraie) de ce héros qui va, seul, affronter l'ordre des médecins, trop ignorants à l'époque, et les industries pharmaceutiques, trop cupides, pour trouver une façon efficace de se battre contre les effets du VIH. Un fait très peu connu (voire inconnu) du grand public alors qu'il s'agit de l'histoire des débuts de la lutte contre le SIDA sur le sol américain avec la création de l'un des premiers de 12 clubs ayant permis aux patients atteints du VIH de s’approvisionner en médicaments étrangers.

[Mise en scène: 5/5]
Une très belle réalisation qui traite un sujet sensible avec authenticité, humour et qui captive par son rapport à l'information, comparable à la démarche d'un documentaire, même s'il s'agit là d'une fiction évidemment plus romancée.
Même si l'histoire originale a dû être retravaillée (certains rôles secondaires comme Rayon ou le docteur Eve Saks ont par exemple été inventés) le sujet de la lutte de Ron Woodroof contre le SIDA et accessoirement contre toutes les personnes et les institutions qui lui barrent la route est vraiment touchante, et reste surtout une histoire vraie et une belle leçon de vie !

[Acteurs: 5/5]
Est-il besoin de préciser que la performance des acteurs est impressionnante ? Jared Leto et Matthew McConaughey ont tous 2 dû perdre plus de 20kg pour rentrer dans la peau de leurs personnages, une transformation qui crève l'écran. C'est aussi ces deux mêmes acteurs dont la performance transpire le plus à l'écran, rien de plus logique qu'ils aient chacun été nommés aux Oscars (l'un meilleur acteur dans un rôle principal, l'autre meilleur acteur dans un second rôle).
Le cas de Matthew McConaughey mérite vraiment notre attention, après le fascinant "Mud" (2012), puis le délirant "Loup de Wall Street" (2013), il commence l'année 2014 sur les chapeaux de roue avec le très touchant "Dallas Buyers Club". Sans compter également le plaisir de retrouver Jared Leto à l'écran après 4 ans d'absence et, qui plus est, dans un rôle osé et qui confirme pleinement son talent d'acteur.

[Photographie: 3/5]
Une photographie simple, Jean Marc-Vallée se ballade caméra à l'épaule pour pouvoir tout filmer et plonger le spectateur au cœur de la vie de ses personnages. Résultat: des portraits plus vrais que nature, pendant 2h nous sommes nous aussi des Ron Woodroof, attaqués de tous les côtés par la vie, on a envie de se débattre, d'envoyer des tartes à la figure des personnages détestables qui croisent notre route, on a envie de pouvoir faire que tout se passe bien, malheureusement ce n'est pas comme ça que ça marche.

[Bande Originale: 4/5]
Une BO intéressante sous forme de medley reprenant à la fois des titres scpécifiques des 80's, des airs country rappelant le contexte (on est au Texas, pays de rednecks bon sang !) et des thèmes originaux comme le titre "City of Angels" emporté par les 30 Seconds To Mars de Jared Leto.

[TOTAL: 4,2/5]
"Dallas Buyers Club" est un drame qui aborde avec un grand naturel et non sans humour la lutte acharnée de Ron Woodroof contre le SIDA, la bêtise et l'ignorance des médecins, ainsi que les industries pharmaceutiques contrôlées comme des marionnettes par le secteur financier. Ancré dans un Texas, conservateur et puritain, "Dallas Buyers Club" en profite pour aborder les valeurs stéréotypées de ces populations qui se sont longtemps servies du SIDA comme d'un argument homophobe. Le combat de Woodroof n'en est que plus impressionnant, de ses débuts comme cow-boy arrogant et homophobe à sa transformation en ambassadeur de la lutte contre le SIDA et fondateur du "Dallas Buyers Club", pris de compassion pour toutes les personnes qui, comme lui, sont touchées par le VIH, il dédiera dès lors le restant de sa vie à ce combat et deviendra un véritable pionnier dans la recherche de médicaments efficaces pour combattre les symptômes du virus. Outre sa superbe réalisation et le talent indéniable de ses acteurs, "Dallas Buyers Club" mérite d'être vu parce qu'il aborde de front et sans chichis un sujet important, si ce n'est majeur dans notre société, et un sujet dont on ignore quand même beaucoup, aujourd'hui encore.
JesseBellaiche
8
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le 15 févr. 2015

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