Dance into the fire ♪♫♪

Quatorzième apparition dite "officielle" à l'écran du célèbre personnage des romans de Ian Fleming, septième apparition de Roger Moore dans le rôle de James Bond, Dangereusement Vôtre possède tous les ingrédients nécessaires et suffisamment dignes de l'agent 007 : des gadgets en série, des cascades à la pelle, une espionne russe qui n'a pas froid aux yeux (Fiona Fallerton), une gentille blonde (Tanya Roberts), une méchante brune (Grace Jones), un psychopathe tout puissant et dangereux (Christopher Walken) et une histoire de puce informatique inaltérable aux rayons atomiques.

Bref, il y a ici tout ce qu'il faut pour réaliser un bon James Bond et pourtant Dangereusement Vôtre n'est pas, loin s'en faut, le meilleur de la série. Manque de rythme, de nerf, d'originalité et d'audace, le film s'enlise dans un faux suspens (la destruction de la Silicon Valley) et s'attarde très (trop ?) longtemps sur les décors (regardez, on a loué plein de zolis châteaux !).

Depuis L'Homme Au Pistolet D'Or, la machine à produire les James Bond est à la peine. Ici encore, bien qu'un peu moins que pour ses prédécesseurs (le non-officiel Jamais Plus Jamais inclus), les effets s'émoussent et le tout ressemble bien plus aux aventures de Martine créées par Gilbert Delahaye et Marcel Marlier en 1954 (James Bond fait du ski, James Bond fait du cheval, James Bond fait de la plongée, etc.) qu'à un passionnant et trépidant film d'espionnage. Et il faut reconnaître également que Roger Moore affiche une fraîcheur de plus en plus décadente qui entame sérieusement la crédibilité du héros imaginé par Ian Fleming. Quant à la présence attendue de la talentueuse musicienne Grace Jones, son personnage de tueuse ne dégage pas la fascination espérée. À l'instar de sa performance en guerrière dans Conan Le Destructeur, réalisé l'année précédente, il est évident de constater qu'elle ne sait tout simplement pas jouer la comédie.

Une des petites surprises positives reste le choix du groupe Duran Duran pour l'interprétation du titre d'ouverture. Classée n°1 des ventes dans de nombreux pays lors de la sortie du film, la chanson A View to a Kill permit à ce qu'une nouvelle génération (dont fait partie ma maman) put s'intéresser à ce bon vieux Bond et à payer le prix d'un billet pour découvrir le métrage en salles. Tout ça après sa sélection au 11ème Festival de Deauville, où il ne créa vraisemblablement pas l'évènement escompté selon les dires du magazine Première.