Premier film sur l'histoire de la transidendité et du changement de genre via l'exemple d'Einar devenu Lili Elbe dans le Danemark du début du siècle, le film avait un pitch qui pouvait faire craindre au larmoyant mais aussi donner quelque chose d'excellent.
C'est cependant la première mouture qui a été retenue puisque l'on a affaire à un film calibré pour les oscars. On prends donc une minorité à la mode, une lumière sympathique mais convenue pour plaire à tous, une histoire un peu basique et des travellings long mais loooooooongs, pour montrer la détresse du personnage.
C'est finalement joli, un peu chiant (on pouvait en retirer 30 min, ça aurait été bien mieux à mon sens) mais le plus insupportable dans ces films pour se gargariser, comme le discours d'un roi ou Mandela, c'est la musique. Absente la plupart du temps, il y a quelques notes de piano pour quand tu dois être ému, et des cordes pour quand tu dois pleurer (sinon t'as pas d'âme-sensibilité et t'es un méchant Raciste-Homophobe-Antisémite-transophobe-machiste en fonction du sujet du film). Ce dirigisme et ce totalitarisme de l'émotion est juste totalement effrayant et finit par supplanter tout le reste. Cet aspect tire-larme poussé au paroxysme est insupportable et témoigne d'ailleurs d'une vision du réalisateur assez imbue de lui même (tu vas voir la vérité derrière ma cameraaaa. Bah non, c'est juste chiant et mou).
Accessoirement, le choix de filmer l'aspect féminin en point systématiquement la faiblesse, la vulnérabilité, l'indécision (même sur la pathologie, parce que ce qu'on nous présente la, c'est quand même plus un dédoublement de personnalité, avec à la fin un problème de transidentité qu'autre chose), c'est peut être pro-trans, mais je trouve que ça ne met pas spécialement la femme en valeur, le message tombe donc un peu à côté
(Ha, et sinon, j'ai trouvé Ben Whishaw plutôt bon dans ce film) et les paysages de Copenhague (et même de Dresde d'ailleurs) sont magnifiques et donnent envie (mais ne doivent pas être plus crédibles que les vues de Paris que l'on y voit