Imaginez que l'un des meilleurs films catastrophe de ces dernières années soit un film franco-canadien réalisé par un canadien. Improbable hein ? Et pourtant c'est le cas du film de Daniel Roby. Initialement voué à Dominique Rocher, ce dernier préfère réaliser le zombiesque mais tout aussi apocalyptique La nuit a dévoré le monde (2018). Les scénaristes Jimmy Bemon, Mathieu Delozier et Guillaume Lemans continuent à travailler sur le projet et Roby est alors approché pour le réaliser dès 2016.
Dans la brume a eu un budget conséquent (11 millions d'euros) et cela se voit à l'écran. Roby a misé sur des effets-spéciaux pratiques et en cgi, dans des décors réels ou en studio et autant dire que l'on voit bien la différence avec certaines productions hollywoodiennes misant sur des cgi visibles à 20 kilomètres et un certain nombre de scènes sur fonds verts (cf San Andreas de Brad Peyton). Le Paris brumeux du film est toujours crédible, idem pour la situation traitée habilement de bout en bout.
Derrière ce contexte spectaculaire se cache également un drame familial plutôt pertinent et permettant de tenir en haleine le spectateur jusqu'aux dernières minutes. D'autant que le réalisateur rend le drame encore plus humain en sacrifiant des personnages clés ou en montrant des cadavres à vue.
Reste un bémol : Fantine Harduin. La jeune actrice n'est jamais convaincante, semblant totalement décalée par rapport aux situations. De même, le twist à son sujet paraît de plus en plus évident au fil du film, au point de ne plus être une surprise.
Mais Dans la brume est un modèle de grosse production à la française, où l'argent investi ne passe pas forcément dans des cachets (et pourtant Romain Duris et Olga Kurylenko, convaincants, auraient pu se le permettre). On pourrait alors se dire que le public a été au rendez-vous dans les salles. Malheureusement non. Le film ne rapporte que 256 506 entrées, ce qui est d'autant plus triste que le film n'a pas été si mal accueilli. Ce qui s'est confirmé récemment, puisque son premier passage sur la TNT (qui plus est sur TMC et non pas TF1) a tout de même attiré 755 000 téléspectateurs. En espérant que sa réputation augmente encore par la suite, car ce type de grosse production française mérite mieux que le mépris qu'il a reçu en avril 2018.