Certains s'arrêtent de fumer ou de boire, moi je crois que je vais arrêter François Ozon. Pour un film enthousiasmant (Sous le sable), il livre quelques films corrects (Jeune et Jolie) et une flopée de trucs assez mauvais (Le temps qu'il reste, L'amant double... et celui-ci).
Ah, la perversité ! Ah la manipulation ! Quels beaux sujets pour se mettre la critique dans la poche. Mais Ozon n'est ni Polanski ni Pasolini. Et ce film platement cadré, parfois mal joué (en particulier les deux Rapha qui sonnent souvent faux), souvent prévisible (la relation de Claude avec la mère, puis celle avec la femme de Germain), n'arrive pas à la cheville des maîtres du genre.
Quelques invraisemblances achèvent de miner le terrain. Exemples :
- Claude peut entrouvrir la porte de la chambre du couple Rapha sans qu'ils s'en rendent compte ? Ça n'existe qu'au cinéma ça.
- Germain s'entend dire par sa femme, en substance : "tu ne serais pas amoureux de ce garçon ? Parce qu'on ne fait plus l'amour depuis que tu t'en occupes". Non, ce genre de sujet ne s'aborde pas dans un couple de cette façon, comme d'un détail qu'on a remarqué.
- Après avoir déjeuné avec Claude, la femme de Germain s'allonge sur le sofa et... fait une sieste. Bien sûr.
Bref, un petit film, pas non plus un pensum, ça se laisse regarder. Mais de là à couvrir ça d'éloges... Plutôt qu'Ozon, voyez Ozu. C'est d'une autre trempe...