Quatre ans après THE CROW, Alex Proyas remet ça et sort un second chef d’œuvre plein de noirceurs et de mystères. Point de vengeance (ou presque) mais l’histoire d’un homme en quête de sa mémoire et de vérité. Dans une ville éternellement plongée dans la nuit, nous ne sommes pas loin du film noir où le récit avance à petits pas, énigmes après énigmes. Qui sont ces êtres étranges, grands messieurs au teint blême vêtu de noire qui semblent être derrière une énorme conspiration ?

Mais ce qui retient l’attention sont les décors de cet univers, directement puisée de l’expressionnisme allemand des années 20. On a droit à une scène mémorable où toute la structure de la ville change totalement sous le pouvoir de ces « Etrangers ». On se rapproche du METROPOLIS de Frtz Lang et du futur MATRIX. Alors oui les effets spéciaux sont datés aujourd’hui mais qu’importe le rêve fonctionne encore grâce à des acteurs qui jouent juste, à la mise en scène de Proyas qui met a contribution ses longues années d’expériences dans le format court et le vidéo clip. Le montage est juste, rapide et lisible. Tout va droit à l’essentiel.

Nous sommes à l’aube de l’an 2000 lorsque je découvre ce film chez moi, je ne me souviens plus si c’étais une copie vhs ou dvd, à cette époque les deux formats cohabitaient encore. J’étais submergé malgré l’étroitesse de mon écran de télé à tubes cathodique (ou à gros cul comme on le dira après l’expansion des écrans plats).

Un très grand réalisateur est né, du genre de ceux qui prennent leur temps et nous pondent une merveille qu'on attend la bave aux lèvres et déguste des étoiles pleins les yeux.

Malheureusement, la suite de la carrière de Proyas ne nous donnera pas raison. La faute probablement à cet attachement qu'aura le bonhomme aux gros studios hollywoodien, briseurs d'âmes et de talents. Car dans aucun de ses films suivant on ne reconnaîtra la patte de l'auteur. Un GARAGE DAY passé inaperçu, un I ROBOT fait pour mettre sa star toute puissante en avant puis une ‘prédiction » pas terrible et un nullard GODS OF EGYPT en 2016.

Depuis Alex Proyas se fait discret et reviens à ses courts-métrages histoire de ne pas perdre la main. Je pense qu'il aurait dû se consacre à de solides séries B indépendantes, à la manière d'un John Carpenter, bricolé avec soin et amour où il aurait été le maître absolu de ses créations. Comme le mythe d'Icare à force de vouloir se rapprocher du soleil, il s'est brûlé les ailes.

DARK CITY reste un sommet de la SF, un film à posséder d'urgence dans la meilleure qualité possible et à conserver toute sa vie.

Il est encore possible, à ce jour grisonnant de mai 2022, de trouver l'édition blu-ray Director's cut sortie en 2010 je crois, facilement et à prix raisonnable.

Que la syntonisation commence…

BOUALEM-13
10
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Films que je dois posséder en 4K tellement ils sont pleins de bons souvenirs.

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le 22 mai 2022

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BOUALEM-13

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