le 3 nov. 2014
Master of SF
Chef d'oeuvre de la science fiction, Dark City est un film, obscur au scénario parfait, influencé par le cultissime Metropolis et le duo Caro/Jeunet ,qui n'aura de cesse d'étonner les amateurs du...
Application SensCritique : Une semaine après sa sortie, on fait le point ici.
Sorti en 1998, *Dark City* est un film fascinant. L’histoire suit un homme amnésique, accusé d’un meurtre, et qui tente de comprendre ce qui lui arrive. Cette enquête servira de fil conducteur à une réflexion plus vaste sur l’identité, la mémoire et ce qui fait l’unicité de l’homme.
Le film surprend par la simplicité de sa ligne narrative. Le récit est clair et presque minimaliste, et laisse le spectateur se concentrer sur les thèmes sous-jacents, plutôt que sur une complexité d’intrigue qui aurait été bien superflue.
La mise en scène, bien que globalement très inspirée et réussie, échoue sur certains points : où nous est vendu une ville oppressante, avec ses hauts immeubles et ses rues étroites, on devient finalement trop occupé à se repérer dans les différents lieux de l’enquête, à comprendre que l'on est finalement revenus dans un lieu visité précédemment, mais trop différent pour être reconnu. On ne perçoit jamais pleinement la densité, et l’effet de confinement tombe à plat.
La photographie du film est saisissante : baroque, glauque et poisseuse, elle mêle obscurité, fumée, néons et architectures monumentales pour créer un univers à la fois inquiétant et fascinant. La dominante verdâtre renforce cette atmosphère et évoque le style visuel des films de Caro et Jeunet. Le contraste est accentué par la sous-ville : là, les décors deviennent bleutés, cliniques et aseptisés, reflétant la froideur des opérations qui s'y déroulent, et offrant un contrepoint frappant à la ville nocturne et oppressante.
Une dimension fascinante du film est la manière dont le sommeil est systématiquement imposé aux habitants, jamais choisi : à chaque ordre sec et direct (“Sleep”), leur quotidien est suspendu, et leur mémoire comme leur identité sont réinventées, lissées vers l’uniformité. La peur de voir l’individu disparaître dans le collectif, et la fragilité du sens de soi face à un environnement qui impose la conscience unique (jusqu'à la perte totale de conscience). Une réflexion sur la perte d’identité, que Matrix (parmi tant d'autres) explorera peu de temps après.
Dans Dark City, le soleil et l’eau deviennent des symboles puissants : sources de vie pour l’homme, elles sont mortelles pour les aliens. Leur quête pour comprendre l’homme et assurer leur survie repose sur un paradoxe : ils tentent d’imposer une conscience collective et uniforme à des êtres qui sont, par nature, individuels et divers. Chercher à reproduire l’unicité humaine par l'uniformisation est donc une entreprise vouée à l’échec et illustre l'incapacité des aliens à assurer leur propre survie.
Le climax du film manque de lisibilité et d’intensité : la mise en scène du combat mental, illustrée littéralement par des fronts avancés et des sourcils froncés, se révèle pauvre et peu convaincante.
Plutôt que de conclure sur les thématiques centrales — ce qui définit réellement l’homme — le récit se focalise sur le choix final du protagoniste : recréer le monde à son image en offrant à chacun liberté et conscience. Le film ajoute à cela l’idée que finalement l’homme ne se résumerait pas à la somme de ses souvenirs ou expériences passées ? Deux conclusions simplistes, qui contrastent avec la complexité de son parcours et sa quête de vérité derrière l’illusion, et qui m’ont laissé sur ma faim.
En ce sens, Dark City reste un film visionnaire mais imparfait.
Créée
le 2 nov. 2025
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