Pas certaine que ce soit un bon film d’horreur mais la famille américaine dysfonctionnelle des années 90-2000 me plaît toujours.
Comme d’habitude les décisions des protagonistes sont aberrantes, même pour le genre. Tout le monde sort beaucoup trop facilement de cette putain de voiture. Après c’était aussi le piège du concept de « huis-clos sur la route sans fin ». Ils avaient pas énormément de choix pour le faire vivre donc ça se justifie. Puis j’en suis même venue à me remettre en question et me demander si c’était peu crédible que quelqu’un prenne ces décisions ou s’il y a un ancien temps où on pouvait se sentir aussi insouciants. « Bye bye papa, maman et les frangins, oui emmenez cette dame blanche bizarre qui sort de nulle part avec un bébé dans les bras, oui donnez-lui ma place dans la voiture. Moi ? Oh je vais marcher de nuit sur cette route au milieu de la forêt, on se rejoint dans quelques minutes de toute façon, je suis juste derrière à pieds. » wtf
La « dame blanche » n’est pas ultra convaincante mais quand elle parle enfin je suis passée au-delà de son teint blafard de maquillage d’Halloween au centre aéré. On sent que le film avait pas beaucoup de budget entre ça, la fausse route et le gore laissé hors-champ. Certes c’est motivé par des choix + budgétaires qu’artistiques mais ça reste prenant parce que le côté cheap même contribue à l’ambiance. Puis la suggestion peut vraiment être efficace pour ce genre.
Pour ça que j'ai beaucoup aimé quand la voiture noire passait avec quelqu'un qui hurle à l'arrière. Ca m'a un peu rappelé Jeepers Creepers : voiture inquiétante, conducteur pas visible, impression menaçante de cette voiture qui avance déterminée.
Aussi j’ai beaucoup aimé les interactions entre les membres de la famille. Les répliques acerbes et drôles créaient des ping-pongs sympas. Puis en étant toujours dans le même cadre limité, sans horreur visible, tout se raccroche aux personnages qui formaient un bon « tout ».
Et pour moi c’est ce qui m’inquiète parfois encore + quand des figures d’autorité inébranlable comme les parents deviennent impuissants ou pètent carrément des câbles. La mère me faisait flipper. Et le père quand il est sanguin ou ivre pareil. J’arrêtais pas de me demander comment on s’en serait sortis en tant que famille si ça nous était arrivés.
Rien que ça ça m’a satisfaite même si c’est vrai que ça devenait un peu long. Quand le père ou la fille disait « c’est bon là, faut que ça s’arrête, mettez-y fin » je me disais « oui c’est bon on a compris le concept, zigouillez-les et concluez ».
Je m’en fous que la fin soit attendue et j’ai aimé ce côté scène post-générique pour re-renverser la compréhension qu’on pourrait en avoir. Fantasme ou réalité, blabla. C’est facile mais j’aime bien, même si je vais pas me triturer l’esprit avec les possibilités.