Une pépite parmi les blockbusters

Marvel s’est enfin décidé à donner sa chance à Deadpool, que Tim Miller a transformé en un moment bluffant.
Pour présenter très rapidement cet anti héros, Deadpool est un personnage de comics sachant inéluctablement qu’il évolue à l’intérieur d’une œuvre de fiction. Ainsi, la singularité de ce personnage passe par son jeu incessant avec le public, ce qui se retrouve, bien évidemment sur grand écran.
Son humour légendaire n’échappe pas non plus au cinéma, pour le plus grand plaisir de tous.

Malgré un mauvais pressentiment du public, Ryan Reynolds assure ce personnage avec une justesse éblouissante. Il interprète magnifiquement bien ses répliques, auxquelles je n’adhère pas toujours spontanément. En effet, le film est bondé jusqu’à l’excès de ses vannes, ce qui n’est pas un reproche en soit étant une des caractéristique clé du protagoniste. Néanmoins, dans cette grande mêlée de blagues, beaucoup font mouche certes, mais beaucoup d’autres me déçoivent de part leur facilité déconcertante. Par là, j’entends principalement les vannes, d’un extrême cynisme, basées sur le sexe, dont le jeu d’acteur en est le seul atout.
Pour en conclure avec l’humour du film, les meilleures blagues, les seules étant réellement originales, nous sont données par le caractère propre du personnage de jouer avec la caméra, cela offrant quelques pépites inoubliables.
Ce qui rend aussi le film divertissant est le nombre de références filmiques faisant sourire tous les cinéphiles.

Malgré ce défaut d’écriture, ce film est plein de bonnes surprises. Il est parfaitement rythmé, ce qui, à défaut de nous faire oublier que nous assistons à un long métrage, nous fait oublier l’heure. Les multiples ralentis y participent grandement, en plus de correspondre viscéralement au personnage. Tout cela, sans qu’à aucun moment, elles nous paraissent de trop. Leur orchestration entrelacée à la vitesse des scènes d’action, particulièrement présentes, donne un cachet mémorable au film et joue beaucoup de mon appréciation de celui-ci.
D’autant plus, que j’ai été transporté par le montage dont l’enchaînement des flash back et des scènes au présent, le tout commenté par Ryan Reynolds, est d’une ingéniosité sans faille. Ce mélange temporel associé au fait que le personnage joue avec le public, fonctionne à la perfection et permet, enfin, de rendre une histoire de super héro banal en un film palpitant et surprenant.
Pour citer un point faible, je trouve l’usage des musiques légèrement excessif, accentuant la lourdeur du film dont les mauvaises vannes font parties.

Pour ne pas oublier ce qui nous saute au yeux dès les premières secondes du film, soit la particularité de Deadpool, qui lui est donnée de savoir qu’il œuvre dans une fiction, offre au film une extravagance et une originalité exceptionnelle. Cela est reconnaissable du générique de début, passant par les maintes arrêts sur image commentées par le héros, pour se conclure au générique de fin.

Nous avons, donc, tout d’un grand blockbuster classique, mais le réalisateur a réussi à en faire une belle surprise sortant du calque habituel hollywoodien, même si, pour faire tache au film, l’humour est parfois bien trop grossier.

A bientôt dans une salle obscure !