Remember, film d’Atom Egoyan, suit l’histoire de Zev Guttman (Christopher Plummer), ancien prisonnier à Auschwitz durant la guerre, qui, plus de 70 ans plus tard aux Etats-Unis, tentera de retrouver un certain Otto Wallisch, ayant pris le nom de Rudy Kurlander, qui était la personne ayant détruite sa famille lors de la guerre. Mais ce qui le ralentira fortement dans sa progression, est qu’il souffre de démence sénile, qui lui fait perdre la mémoire, du moins assez pour oublier la mort de sa femme, à chaque fois qu’il s’endort.
Tout le film est la succession des aventures de Zev, cherchant désespérément ce Otto, l’obligeant à traverser le pays, voire même, à aller au Canada. Quatre personnes possèdent ce même nom, Rudy Kurlander, qui sont toutes des personnes ayant immigrées aux Etats-Unis après la guerre et, bien évidemment, celle qu’il souhaite trouver est la quatrième.
Finalement c’est le reproche et l’atout du film, tout le film est classique et nous force à suivre un cheminement très simple, mais sa fin est absolument bouleversante et nous fait presque sursauter de notre siège. Donc nous pourrions penser que cet aspect hautement classique renforce d’autant plus le dénouement du film, ce qui est vrai, mais cela ne s’applique pas à la mise en scène, qui reste sans réelle volonté durant tout le film.
Le rythme est lent afin de suivre le personnage de Zev, qui a tout de même 90 ans ; donc le film avance à son rythme et respecte bien le personnage, mais aucune musique ou cadre joue sur l’empathie du spectateur, seul son jeu d’acteur nous permet de l’apprécier. De même, la fin arrive d’un bloc. Aucun indice nous pousse à revoir le film afin de prendre le plaisir d’une seconde relecture pleine de découvertes. Malheureusement, la mise en scène et la bande sonore sont d’un vide très décevant.
En revanche, la narration nous apporte quelques surprises, mais toujours de la même manière, d’un bloc, sans aucun indice, sans rien pour attiser notre curiosité. En fait, ce film joue essentiellement sur l’effet de surprise, mais cela ne marche que s’il attire notre curiosité par des éléments du moins incongrus. Or, ici, rien de cela. Donc il n’est pas évident d’y pénétrer pleinement.
A part le personnage de Zev, je trouve les autres très pauvres. Nous avons affaire à des personnes qui ont vécu les camps de concentration et leur comportement est absolument inintéressant et convenu, ne donne aucune consistance à leur vécu, faisant bien ressentir l’aspect fictionnel, du coup bancal, des personnages.
Notons une référence, presque obligatoire quand nous lisons le synopsis du film, à Memento (2000) de Christopher Nolan, par le fait que Zev écrit sur son bras pour ne pas oublier. Néanmoins, il l’a fait qu’une seule fois et je trouve cela médiocre. C’est une idée déjà exploitée, mais justifiable pour compenser ses pertes de mémoires incessantes, qui nous oblige à assister à des scènes plutôt pitoyables où il découvre ce qu’il a fait, devant sans doute tenter de nous faire rire.
Finalement, cela est juste une référence très mal placée et grossière, que j’aurais apprécié entrevoir dans un film avec un peu plus d’ambition pour se permettre une référence à Christopher Nolan, dont Memento reste supérieur en tout point à ce film.
A bientôt dans une salle obscure !