Visiblement "cinéma" et affaire privée semblent ici se conjuguer pour un résultat proche du divorce artistique : éhontément racoleur et tire-larmes ce documentaire revient donc sur le destin funeste de la famille américaine Bagby, parmi laquelle le brillant Andrew fut la triste victime du meurtre perpétré en 2001 par son ex-femme Shirley Turner, également responsable du meurtre-suicide de leur enfant aux abord de la Côte Est étasunienne en 2003.


De forme tapageuse et bavarde cette "lettre hagiographique sur un père à l'adresse de son fils" a bien du mal à passer aisément sous notre jugement. Visuellement outrancier et sensationnaliste jusqu'à l'écoeurement ce documentaire de Kurt Kuenne ( qui fut entre autres choses l'un des amis proches de feu Andrew Bagby ) n'en finit pas de nous bombarder d'images d'archives chocs et de témoignages larmoyants à visée purement institutionnelle ; en cela ce Dear Zachary se rapproche davantage de l'enquête médiatique télévisuelle que d'un véritable documentaire cinématographique, essentiellement informatif et - à raison sans doutes - partial à l'encontre de la famille Bagby. Entre des grands-parents, des cousins et des amis glorifiant inlassablement le jeune papa assassiné et diabolisant son ex-compagne sujette à de sérieux troubles psychologiques ledit reportage ne nuance jamais son propos, tombant en outre systématiquement dans le pathos et l'impudeur la plus rédhibitoire. Je n'aime pas, ni plus ni moins.

stebbins
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le 25 juil. 2022

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