DeathBed
3.4
DeathBed

Film DTV (direct-to-video) de Danny Draven (2002)

J’admire avec les yeux tout empailletés les films d’horreur qui me font rêver avec leurs promesses farfelues, du yaourt tueur, des castors zombies, des catcheurs mexicains morts-vivants, un requin tueur fantôme, oui, je kiffe, allez-y avec vos films de ouf.


Oui, mais l’idée ne fait pas le génie. Gingerdead Man, c’est du pain d’épices tueur mais un peu rassis, et il y a bien d’autres exemples à se pincer le nez de dégoût.


DeathBed se rangera plutôt dans cette triste catégorie.


Prenez Karen et Jerry, ils s’aiment, ils sont mignons. Ils emménagent ensemble dans un nouvel appartement, reliée à une autre pièce par une porte fermée à double tour. Pourtant, celle-ci finit par s'ouvrir d'elle-même pour dévoiler le contenu de cette pièce, comprenant presque pour seuls meubles un magnifique lit en fer forgé.


Le spectateur qui a vu l’introduction et son flash-back sait que sur cette literie s’est déroulée un affreux meurtre, une jeune femme a été tuée lors de ses ébats avec un fou furieux. C’était il y a longtemps, parce que c’est montré en noir et blanc, avec une vieille musique sur un gramophone.


Malgré l’exiguïté de l’encablure de la porte, le lit se retrouve pourtant dans le nouvel appartement de Karen et Jerry. Karen, qui souffrait de douleurs lors des rapports sexuels, se transforme alors en une dévergondée sauvage, afin de soupeser la résistance des ressorts de ce lit antique.


Mais des événements étranges se déclarent, tandis que Karen souffre d’hallucinations. Quel esprit maléfique ce lit a-t-il invité dans leur couple ?


Pas les démons de minuit en tout cas. Plutôt l’esprit de l’ennui.


DeathBed a beau essayer de laisser flotter une atmosphère qui se veut angoissante, il n’y a rien d’inquiétant, rien de poisseux. La fascination autour des mystères de ce lit tourne bien vite en rond, sans vraiment chercher à surprendre. Quelques effets spéciaux plus visuels attireront le regard vers la fin, petite récompense, mais attention à ne pas somnoler, c’est très court à chaque fois.


Karen l’illustratrice et Jerry le photographe ont beau mener leur petite vie sentimentale et professionnelle (mais oh!, des étranges apparitions se trouvent maintenant sur leurs illustrations et leurs photographies), ils sont assez plats. Et leurs dialogues en français sont d’un creux incroyable, d’un ridicule qui arrache quelques sourires quand ils se veulent mignons d’amour. C’est raté. Art, le propriétaire un peu farfelu, se veut comme une caution comique, c’est une nouvelle fois raté.


Ce n’est de toute façon pas très bien filmé et même si le film a été produit pour le marché de la vidéo, cela n’excuse pas tout. Danny Draven m’avait déjà horrifié dans le mauvais sens du poil avec Urban Evil dans lequel il a participé, un des plus insignifiants films d’horreur croisés (et Crom sait que j’en ai vu!). En dehors de l’inintérêt dégagé par toutes les autres scènes, il faut encore creuser le fonds du trou en y ajoutant que pour un film qui parle d’un lit qui aguiche les pulsions sexuelles, les scènes de scène sont affreusement molles, voire gênantes. Le légendaire Stuart Gordon est à la production, mais il devait être bien détaché de ce film. En tout cas il aurait pu fournir un peu plus de budgets pour élargir le casting ou pour proposer des décors avec un peu de mobilier, que c’est froid et impersonnel.


La folie que cause ce lit va pourtant soulever un souvenir d’enfance douloureux de Karen, lié à un viol incestueux et répété par son oncle. Que croyez-vous que le film va en faire ? Un détail dans le scénario. Jerry va se révèle compatissant, mais pas trop, lui demandant de ne pas mêler cette histoire à leur relation. Sympa Jerry.

SimplySmackkk
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le 21 oct. 2022

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