Decision to leave fait partie de cette catégorie de film que j’ai décidé d’aller voir sur un coup de tête, rien que pour l’affiche. Un couple, les poignets attachés par des menottes, à l’arrière d’un véhicule, la mer en fond à travers la vitre. J’ai certainement été sensible au fait que le film a été primé à Cannes 2022, pour sa mise en scène. Quoiqu’il en soit, rien de mieux que de profiter de la fête du cinéma pour voir ce qui me semble être, à la moitié d’année, son plus grand film .J’ai assisté à un véritable grand film. La question du chef-d’œuvre se pose, mais on est clairement sur un très grand film. Décision to leave s’aborde comme un polar entrecroisé d’une histoire d’amour à l’issue dévastatrice, tout en enchaînant les twists, et les scènes visuellement marquantes.


 On y suit un détective coréen, insomniaque, obsédé par les affaires non résolues, et qui va douter de la veuve de la victime de sa dernière affaire, qu’il suspecte très clairement de meurtre. Très vite, le cinéaste arrive à subtilement aborder les thèmes classiques du film noir, de façon visuellement novatrice. Qui joue avec qui ? Qui manipule qui ? Et tout au long du film, le rôle de la proie et du chasseur va s’inverser. 


Et finalement à travers cette enquête se déroule une histoire d’amour la plus belle et la plus dévastatrice que j’ai pu voir ces dernières années sur grand écran, alors que je ne suis pas spécialement adepte des films romantiques. Le film se déroulant en deux parties, nous allons voir l’enquête évoluer en même temps que l’amour entre les deux personnages. Le film ne contient aucune scène de sexe entre les deux « amoureux » et pourtant la passion est bien là.


 Decision to leave est une ode à toutes ces histoires d’amour impossibles, contrariées, parfois malsaines, et un jeu de « fuis moi, je te suis » permanent jusqu’à un dénouement tragique, qui se déroule dans un endroit quasiment paradisiaque.Le réalisateur utilise très souvent le thème des vagues et de la mer ( soyez vigilants à chaque détail) et également de la montagne pour construire une dramaturgie autour de ses deux personnages centraux. De même, quel plaisir de voir une discussion évoquée entre deux personnages parlant d’une méduse, et de voir des plans après suivants une méduse dans le fond d’un cabinet de médecin.Je reprocherai les dix premières minutes du film, qui sont un peu déconcertantes et parfois quelques incompréhensions autour du background chinois de la suspecte.


Mais qu’importe, l’intention cinématographique lors de cette fin que je trouvais un peu longue au début, je ne voyais pas réellement où le réalisateur voulait nous emmener et quand j’ai compris, quand on voit le détective sur cette plage ( et je n’en dis pas plus) en sachant l’ultime cadeau d’amour « macabre » que lui a fait sa suspecte/love interest, avec ses plans sur les vagues et la musique ( qui est excellente par ailleurs), j’ai compris qu’on avait affaire à un film hors du commun. Un film d’un romantisme criminel, qui brisera autant les personnages que le spectateur. 

SpiderVelvet
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le 3 juil. 2022

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