Vous reprendrez bien une cuisse ?
Le post apocalyptique d'une France des années 40 dans un film des années 90. Un univers sombre, noir, usé, en fin de vie où tout n'est que brouillard et brume. La vie y poursuit néanmoins son cours et ce n'est pas Clapet le boucher de l'immeuble qui s'en plaindra puisqu'après tout ses affaires vont bon train avec la raréfaction du nombre d'animaux. A tel point que des terroristes véritables bras cassés de la révolution verte se cachent dans les égouts près à sévir, s'ils y arrivent.
Et puis c'est la crise ma bien bonne dame, on se fourni où on peut, comme on peut, on nourri son petit monde parce qu'entre la voisine qui nettoie son tapis, la légère du troisième et la famille du premier ça en fait des bouches à nourrir, sans s'oublier soit-même, et puis la fille aussi aaaah Julie si celle-là on tente de l'approcher y va y'avoir du grabuge. Ah ben tient ! v'la une nouvelle bouche à nourrir, mais ça tombe bien avec le départ du dernier concierge on était en manque de gens.
Et voilà comment le timide Louison arrive dans ce beau monde et va enchainer les travaux, avec une scène chorégraphiée du matelas aussi sympathique qu'inattendue. Car c'est bien lui le protagoniste ici, un bon fond, mais pas très dégourdis. Un bon gars, délicieux même !
Mais Delicatessen ce n'est pas que de l'humour au vitriol, des engueulades de comptoir servis par des acteurs délicieux devenus trop rares et de la gastronomie réinventée, c'est aussi de l'amour, parce qu'on a beau être des gens simple, on tombe amoureux, évidemment un amour aussi drôle que le film entier, n'a-t-on vu plus maladroite que cette pauvre Julie ? Décidément rien n'est sérieux hormis peut-être ce boucher qui encore et toujours doit nourrir son monde. Bon il va falloir passer à table, qui se désigne pour faire le repas ? tient le jeunot tu dois être bon tient ! Allez on mangera bientôt les gens !
Bref Délicatessen c'est comme un bon repas, on a l'entrée qui met en bouche, le plat de résistance qui ravi les papilles et le dessert pour finir tout ça en apothéose. J'en aurais bien repris un bout moi.