De Douglas Sirk je n'ai vu que le Mirage de la vie que j'avais profondément détesté tant tout le côté tire-larme m'avait dégoûté. Je n'avais jamais retenté l'expérience Sirk depuis, mais là vu que Mubi en propose plein j'en ai choisi un pas trop long pour voir... et c'est mieux.


Avec son titre français repris d'Autant emporte le vent, Demain est un autre jour est assez classique dans ce qu'il raconte, mais il le raconte bien. On a donc une histoire, somme toute assez banale d'un type qui retrouve une amie de jeunesse et qui forcément va développer des sentiments pour elle.
Ce que j'ai aimé c'est le fait que ces personnages sont déjà âgés, on voit dans le visage de Barbara Stanwyck, qui joue l'amante, toute la beauté des derniers rayons de lumière d'un soleil couchant. Cette femme qui vieillit, qui s'est mariée par ennui et qui retrouve l'homme qu'elle aimait, c'est assez fort et ça l'est d'autant plus qu'elle joue vraiment bien. Elle a ce petit quelque chose qui fait qu'on comprend que le héros tombe amoureux d'elle.
Je n'en dirais pas autant du premier rôle masculin qui m'a laissé un peu de marbre.


Mais disons que tout ceci est bien amené, on voit donc le héros, chef d'entreprise qui rentre chez et qui est un peu ignoré par toute sa famille, sa femme qui refuse même d'aller au théâtre avec lui, qui refuse de l'accompagner dans un voyage prévu de longue date pour un motif bidon, etc. Ce n'est pas manichéen, elle n'est pas mauvaise, elle ne le fait pas non plus exprès, c'est juste que plaire à son mari, faire des choses avec lui n'est plus sa priorité et donc forcément cet homme lorsqu'il rencontre une femme avec d'aussi beaux yeux qui s'intéressent à lui, il succombe.


Cependant j'ai trouvé tout l'arc narratif avec le fils qui se doute de quelque chose sur la véritable nature de la relation entre son père et Barbara Stanwyck un peu lourd, même s'il mène à une belle discussion sur la fin. Une discussion à fleur de peau qui se révèle être le seul moment un peu touchant du film.


Après tout ça reste assez convenu dans le déroulé et je n'ai pas été profondément transporté non plus, donc j'ai juste trouvé ça sympathique, mais au moins j'ai appris que je n'étais pas totalement allergique à Douglas Sirk.

Moizi
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le 30 avr. 2018

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Moizi

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