On tombe de trèèèèèès haut ! Ridicule dès son introduction, on sait déjà qu'on va être mort de rire pendant la séance, mais pas forcément parce que c'est un bon film. On retrouve les excès d'un Moonraker, sans en atteindre toutefois la nanardise (le panache de ce dernier est sans égal). Dès les 5 premières minutes, Pierce Brosnan se fait étrangler dans un cockpit, pilote un avion de chasse sans les mains en évitant un missile numérique dégueulasse avant de flinguer les ennemis à coup de sièges éjectables. Du Bond bigger than life incapable d'être sérieux qui va constamment étaler sa médiocrité, avec qui plus est un des méchants les plus ridicules de la saga. Enfin bon ridicule, c'est sur qu'un Goldfinder ne l'était pas beaucoup moins, mais il y avait une certaine classe... En fait non, ce mégalo qui décide de trucider des innocents pour créer des conflits et les filmer pour faire du buzz sur ses réseaux de communication, c'est au niveau de la saga question finesse. Mais qu'est-ce que ça en devient lourd. Il n'y a pas la moindre surprise, à aucun moment. C'est un déluge gras de pyrotechnie gratuite qui enchaîne les péripéties clichées sans jamais chercher à faire le moindre effort de tension ou de suspense, parce que c'est James Bond, mec ! James arrive à un endroit, fait son enquête, des méchants arrivent pour le tuer, mais James, avec ses gadgets, les tue avant. Et c'est ce schéma qui se répète 3 ou 4 fois, à chacun des temps forts en fait. Et voilà que la femme du méchant a connu James, et qu'elle craque à nouveau pour sa gueule, alors le méchant il la tue, et faut la venger... Il faut quand même noter que le méchant est ici interprété par Jonathan Pryce, un acteur que j'apprécie beaucoup. Qui fait ici un cabotinage éhonté particulièrement lourd sur la longueur. Inutile de dire combien la dénonciation qu'il est sensé véhiculée est ridicule et en dehors de toute réalité, ce n'est pas la mission d'un Bond de toute façon (quoique certains se sont révélés beaucoup plus subtils dans la gestion de leur contexte). Mais en montrant dès la fin du générique sa façon de procédé, il n'y a plus la moindre découverte possible. Et puis normalement, il faudrait une heure au MI6 pour en déduire que le premier informé était forcément au courant que ça allait se produire, et hop, affaire réglée sans gadget et explosions... Quant à la deadline de 48 heures, elle comprime les enjeux avec autant de saveur qu'un Quick'n toast, marquant un peu plus la catégorisation de produit consommable de l'engin. Tout le monde semble l'avoir oublié, et ce n'est vraiment pas un tort. Pierce aura beau jouer la carte de l'assurance, la direction d'acteur laisse tout le monde partir en roue libre, à l'image de cet homme de main, tout juste sorti de Beowulf (celui avec Christophe, le meilleur).
Voracinéphile
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le 3 mars 2015

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