Virage

Quoiqu'on en dise le décès marque une cassure.
Que l'on ait aimé ou pas une personne ou que l'on ai cru l'aimer ou pas, cela fait toujours remonter des choses.
Les choses qu'elle nous cachait et que l'on trouve inévitablement entre deux tiroirs à sous vêtements. Au détour de cela on trouve aussi ce que l'on ressentait vraiment pour elle. Ce que l'on cachait, y compris a soi-même. Dépouillé du quotidien, de la routine, des postures et autres petits agacements de tous les jours.
Parfois aussi, c'est dans les décombres de ce que l'on est irrépressiblement poussé à détruire en mort de soif qui lape la moindrre goutte que l'on trouve un sens, un peu d'oxygène, de cohérence et une route à suivre fut-elle un immense virage vers soi-même.

Ce film est sublimement porté par un Jake Gyllenhaal magistral comme toujours, et un gamin, Judas Lewis, que j'ai pour ma part vu transpercer l'écran du haut de ses 15 ans en ado retord qui prend conscience qu'il va devoir assumer une identité sexuelle complexe.
Cette tranche de vie en forme de passage vers quelque chose pour l'un et l'autre qui semblent se rejoindre, s'éloigner, et se répondre est vraiment une idée géniale pour traiter subtilement et de manière originale et sublime le sujet mille fois éculé du deuil.
Mais tous les sujets ne le sont-ils pas ?
Nous forçant à traiter plutôt que relater...