A un moment la mère de Louis lui dit quelque chose comme : "certes je ne te comprends pas mais je t'aime, et ça, personne ne pourra me l'enlever, personne. "
Cette phrase résume  tout.!


Le paradoxe de toujours de la famille.


Cet amour contre sa volonté même, que l'on a des membres de sa famille, même si on ne les comprend pas forcément.
Alors même qu'on ne les connait pas toujours finalement.
Cet amour qui fait que l'on ressent parfois le besoin de s'en éloigner pour survivre....


La soeur de Louis l'aime alors qu'elle n'a pas eu le temps de le connaître (on devine qu'il est parti lorsqu'elle devait avoir 4 ans environ).
Elle aime donc forcément le personnage public qu'elle suit dans les journaux ou alors un fantasme  de frère imaginaire qui serait tout ce que les autres (le grand frère Antoine ou la mère) qui l'agacent tant ne sont pas.


Antoine, cette boule de colère et d'émotions chaotiques.
Les flashbacks  sur les dimanches de leur enfance montent bien comme les 2 frères  ont été proches, probablement les 2 membres de la famille qui ont été les plus proches.
Il est dans une  colère permanente incontrôlable contre ce petit frère qui l'a abandonné comme tous les autres pour une vie opposée à la sienne.
Il en a déduit que lui Antoine, ouvrier, manuel, ultra terre à terre, devait être tout ce que Louis, l'auteur, artiste, homo, sensible, etheré et délicat déteste.
Et ça le ronge Antoine, et ça lui prend une énergie folle d'en souffrir au point de punir tous les autres.
Sa femme comprise.
Sa femme, Catherine qui découvre ce beau frère inconnu.
Cette Catherine, bonne fille un peu simple, gauche et effacée qui pourtant est la seule à deviner la raison de la venue de Louis.
 La seule à deviner parce-que précisément elle n'a aucun contentieux avec lui, aucune rancoeur, pas d'amour déçu ou en souffrance pour lui.
Non elle a juste son empathie simple et naturelle qui lui montre ce qui est: un mec qui vient annoncer à  sa famille qu'il va crever et qui n'y parvient pas.
La mère, qui essaye en permanence de combler des silences qu'elle sait, d'instinct, dangereux, par du verbillage  de cruche alors qu'elle est subtile, très. Trop pour ne pas deviner en 2 secondes pourquoi son fils revient passer cette drôle de journée avec eux.
C'est pour moi une incohérence du film.
La seule explication est qu'elle est trop proche de lui, trop balayée d'émotions fortes pour deviner ce fils qu'elle aime tant sans le comprendre.


Une question  reste en suspend pour moi: lorsqu' qu'à la fin du film après que Louis ait dit qu'il avait quelques chose à dire, qu'il allait partir... Antoine veut à tout prix tout d'un coup ramener son frère à l'aéroport pour un rdv jamais mentionné auparavant, est-ce parce-que il vient de comprendre la raison de sa venue et veut épargner la mère et la soeur qu'il aime évidemment et veut protéger, ou juste par colère encore ?
Mon ressenti est que bien  moins bourrin et bien plus proche de son frère qu'on ne veut le monter il a compris et veut protéger tout le monde:
la soeur et la mère qui ne le supporteraient pas et Louis qui ne pourrait supporter de son côté leur chagrin.


Le film m'a embarquée par le colbaque dès que Louis monte dans le taxi, la musique de ce début est énorme et joue beaucoup.
Ensuite les acteurs sont juste immenses.
Exception faite de Marion Cotillard hélas encore...
Certaines prises de vue sont à mon sens magnifiques.
Il y a un moment où la poussière devient lumière...
On devine dès le début dans l'avion qu'il n'arrivera pas à le dire, qu'il va mourir.
On s'en fout, le film est ailleurs, dans les méandres et les non dits familiaux.
Dans les souvenirs qui nous fabriquent et nous  imbriquent  les uns aux autres.


La scène de fin m'a déplue: musique et piaf mort...Non sérieux ça non !


Quelques scènes ou parti pris donnent un effet  parfois prétentieux.
Mais après réflexion, ayant vu le film hier je crois que j'ai aimé ce film.
Malgré les choses qui m'ont déplues j'ai aimé ce film.


Oui malgré mon compagnon qui l'a détesté désolée. ;')

Azilysde_Nowhere
7

Créée

le 2 oct. 2016

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