Dernier train pour Busan par OrCrawn

Des trains, des zombis… Il n'y a aucune raison que cela se passe bien, si ?

Un père indigne doit donc amener sa fille voir sa femme à Busan, une ville cotière de la Corée. Ils croisent des véhicules de secours sur le chemin de la gare et quand les portes se referment le train a emporté un passager clandestin. Ils ne le savent pas encore, mais ils viennent de prendre le Dernier Train pour Busan. L'exposition a duré dix-neuf minutes, le reste du film sera une montagne russe d'une heure quarante avec toutes les meilleures choses que l'on puisse trouver dans un film de ce genre.

Un bon film de zombi, c'est avant tout une bonne brochette de personnage. Si l'idée de devoir traîner une gamine pendant tout le trajet pourrait faire peur à beaucoup de monde, cette petite fille altruiste reste un levier d'action très puissant : enjeux, juge impitoyable de l'égoïsme des autres. On trouvera aussi une femme enceinte, un futur papa miroir du personnage principal, un antagoniste qu'on voudra voir périr de la pire façon possible… Non seulement ils apportent une vraie profondeur à l'intrigue qui ne restent pas celle d'un groupe de survivant contre le monde, mais ils permettent d'apprécier la transformation progressive de ce père que l'on déteste au début et qui créé des liens de plus en plus fort avec sa fille.

Un bon film de zombi, c'est surtout un film politique. De ce côté là, Busan est sans pitié avec la société coréenne et les scandales de corruption, la soumission à l'ordre sociale et l'effet de masse. Certaines scènes deviennent jouissive tout en étant subversives.

Un bon film de zombi, enfin, c'est un film qui est créatif, et c'est peut-être le point où Busan ne parvient pas à rendre une copie parfaite. D'un côté l'histoire ferroviaire est une très bonne idée pour son utilisation de l'espace horizontale et des obstacles (gares, tunnels) qu'ils impliquent… Mais l'histoire en elle même n'ira pas plus loin que quelques affrontements et quelques péripéties avec même un faux-twist un peu forcé.

Cela ne gâche pas le plaisir pour autant car les films de zombis sont comme le vin : c'est en gros toujours la même chose, mais les bons crus se démarquent. Dernier Train pour Busan rendrait des points aux meilleurs Bordeaux.