Dersou Ouzala par raisin_ver
Magnifique ode à la nature, à la vie et à l'harmonie que peut construire l'Homme avec elle, Dersou Ouzala est un film intemporel de Akira Kurosawa.
L'Homme est ici personnifié dans le corps d'un trappeur que le sort a plusieurs fois accablé mais qui ne contient ni haine, ni peine. Il vit car il est en osmose complète avec son univers, chose qui pourrait sembler banale mais il se considère comme un élément de son milieu au même titre que toutes les autres espèces vivantes.
Cet état de complète connaissance et maîtrise, cet humanisme transcendé car il ne pense pas qu'à l'Homme mais à tout être, lui permet en permanence d'aider. Aider des soldats russes qu'il a acceptés de guider, aider des personnes qu'il ne verra jamais, aider son prochain, aider la nature. Une des scènes qui m'a le plus ému est celle où il harangue un tigre (Amba) pour lui expliquer que lui et les soldats ne sont que de passage et donc que celui-ci n'a aucune crainte à avoir.
D'un strict point de vue formel, le film est d'une beauté saisissante alternant puissance de la nature et douceur des teintes, des couleurs. La musique est présente mais s'accorde parfaitement à l'ensemble, elle souligne et accompagne mais ne prend jamais l'ascendant, preuve ultime, on est plus souvent bercé par le chant des oiseaux.
L'épique naît de situations ordinaires en pareils lieux, de survie face à une tempête, une rivière, un tigre. L'extraordinaire qui naît de l'ordinaire tout comme cette interprétation inoubliable de Maxime Mounzouk.