🎬 DES PREUVES D'AMOUR - Alice Douard | ⭐ 6/10
"𝘊𝘦́𝘭𝘪𝘯𝘦 𝘢𝘵𝘵𝘦𝘯𝘥 𝘭’𝘢𝘳𝘳𝘪𝘷𝘦́𝘦 𝘥𝘦 𝘴𝘰𝘯 𝘱𝘳𝘦𝘮𝘪𝘦𝘳 𝘦𝘯𝘧𝘢𝘯𝘵. 𝘔𝘢𝘪𝘴 𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘯’𝘦𝘴𝘵 𝘱𝘢𝘴 𝘦𝘯𝘤𝘦𝘪𝘯𝘵𝘦. 𝘋𝘢𝘯𝘴 𝘵𝘳𝘰𝘪𝘴 𝘮𝘰𝘪𝘴, 𝘤’𝘦𝘴𝘵 𝘕𝘢𝘥𝘪𝘢, 𝘴𝘢 𝘧𝘦𝘮𝘮𝘦, 𝘲𝘶𝘪 𝘥𝘰𝘯𝘯𝘦𝘳𝘢 𝘯𝘢𝘪𝘴𝘴𝘢𝘯𝘤𝘦 𝘢̀ 𝘭𝘦𝘶𝘳 𝘧𝘪𝘭𝘭𝘦. 𝘚𝘰𝘶𝘴 𝘭𝘦 𝘳𝘦𝘨𝘢𝘳𝘥 𝘥𝘦 𝘴𝘦𝘴 𝘢𝘮𝘪𝘴, 𝘥𝘦 𝘴𝘢 𝘮𝘦̀𝘳𝘦, 𝘦𝘵 𝘢𝘶𝘹 𝘺𝘦𝘶𝘹 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘭𝘰𝘪, 𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘤𝘩𝘦𝘳𝘤𝘩𝘦 𝘴𝘢 𝘱𝘭𝘢𝘤𝘦 𝘦𝘵 𝘴𝘢 𝘭𝘦́𝘨𝘪𝘵𝘪𝘮𝘪𝘵𝘦́."
Alice Douard signe un premier long-métrage clairement généreux : un film traversé de rires, de doutes, de disputes et d’élans d’amour sincères, et surtout porté par un duo convaincant, Ella Rumpf et Monia Chokri qui affichent une belle complicité.
La plus grande force du film est de mettre en lumière un pan important de l'homo-parentalité qu’on ne voit quasiment jamais au cinéma : la place de la co-mère, dans un monde encore très normé, pour ne pas dire homophobe, avec l’invisibilisation administrative, les humiliations institutionnelles, le regard biaisé des autres et les remarques maladroites de l'entourage…
Mais si la mise en scène est douce et fluide, elle reste aussi très sage, presque trop polie, comme si le scénario voulait cocher toutes les facettes du sujet. On aurait aimé que le film ose davantage : dans l’écriture, dans les ruptures de ton, dans les zones d’ombre. D’autant plus que le sujet méritait sans doute un geste plus frontal.
Le problème est que l'on perçoit en permanence le décalage entre les intentions du scénario, avec des situations qui pourraient faire mouche et des personnages hauts en couleur sur le papier, et le résultat, trop souvent maladroit, dans la direction d'acteurs par exemple, notamment lors d'un repas de famille particulièrement raté, ou de scènes mère-fille entre Ella Rumpf et Noémie Lvovsky qui sonnent souvent faux.
Reste un film chaleureux et bienveillant, animé par une vraie générosité. Mais un film qui manque parfois du souffle qui l’aurait rendu vraiment inoubliable.
Néanmoins, le cinéma français avait besoin d’un film qui parle de ce sujet autrement. Et rien que pour ça, Des preuves d’amour mérite d'être vu.
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