Il y a eu Buddha's palm et autre Martial world of Holy flame. Pourquoi ne pas continuer donc avec Descendant of the sun ?
Sur le papier, c'est une idée plutôt stimulante. Mais ce n'était peut-être pas la meilleure que de la confier à Chu Yuan, cinéaste plutôt classique (et du classicisme) qui ne connaît pas grand chose au psychédélisme survolté et aérien. Et lancer la production du film en pleine crise économique du studio qui allouait de moins en moins de budget à ses nouveaux films n'était pas non plus un trait de génie.


Le bébé entre les mains, Chu Yuan ne sait pas trop quoi faire de ce ersatz de Superman et pousse du coup le potard disco à 11 qui atomise la perception rétinienne durant l'introduction : couleurs flashy, halo lumineux, narration à 100km/h, décor encore plus kitsch que d'habitude et donc une histoire qui croise mythologie divine et gros plagiait de Superman.
Sur le moment, on se dit que ça va le faire et que le réalisateur va y aller à fond... Et on déchante assez vite au final. Chu Yuan est empêtré avec 3 décors qui reviennent à tour de rôle, des maquettes affligeantes et surtout des chorégraphies qui ne correspondent pas du tout à son style. Il a l'air vraiment perdu avec les câbles ou les pouvoirs magiques et foire sa réalisation, trop statique.
Face à ce genre de trucages rudimentaires, il aurait fallut au contraire essayer de cacher au maximum les effets spéciaux en bougeant la caméra ou en jouant sur le montage. Mais avec des caméra fixes, les combats aériens perdent toute énergie et vitalité pour se résumer à des pantins oscillant entre deux colonnes. Les transformations sont tout aussi gênantes avec des figurants qui gesticulent dans l'arrière plan. Ce genre de mouvements dynamisent (artificiellement) les plans dans les affrontement traditionnels mais quand il faut multiplier les fondus enchaînés ou la stop motion pour les SFX, les yeux se mettent presque à pleurer face à un arrière plan sans cesse mouvant et illisible.
Tout n'est pas raté heureusement et on sent notamment une séquence où Chu Yuan semble s'amuser réellement avec pas mal de second degré lorsque deux ennemis passent leur temps à se transformer sans cesse pour piéger leur adversaire (et qui rappelle certains passages de la littérature chinoise fantastique). C'est totalement idiot et crétin dans son enchaînement et sa logique mais c'est aussi original qu'improbable.
Fondamentalement Descendant of the sun est rythmé sans le moindre temps mort avec une accumulation de combats et scènes d'actions. Mais comme la réalisation et les chorégraphies ne sont pas à la hauteur, l’œuvre est un coup d'épée dans l'eau pas vraiment excitante, si ce n'est 3-4 séquences plus amusantes pour sa destruction de cartons-pâtes et de figurants en mousse/mannequin explosif.
Et comme l'histoire n'est pas très folichonne avec des personnages lisses dont les interactions ne fonctionnent pas (l'histoire d'amour grotesque, la psychologie inexistante à l'instar des deux servantes qui n'évolueront pas durant toute la durée du film).


Du coup, le film est vraiment trop bancal pour être recommandé : pas assez délirant pour les fans de kung-fu fantasy hystérique et pas assez personnel/maîtrisé pour les aficionados du cinéaste. Reste les fans de bis cela dit qui devraient y trouver leur compte.

anthonyplu
5
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le 28 déc. 2017

Critique lue 135 fois

anthonyplu

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