Detective Dee : Le Mystère de la flamme fantôme par Teklow13
Le dernier Tsui Hark baigne dans un désir de dissimulation. Un jeu de masque et de rôle s'y met en place autant au niveau de l'intrigue, des personnages que de la mise en scène.
Mais ce jeu, cette façon de dissimuler la vérité, n'œuvre jamais dans une volonté de cacher pour susciter le trouble ni l'interrogation. Le vrai visage est celui que l'on voit dès le départ. Le masque n'intervient que pour le jeu.
Ainsi, le cinéaste rempli ses plans d'éléments lourds, imposants, déchirants : des marteaux, des troncs d'arbres, des blocs de pierre. Pourtant tout reste dans la légèreté. Ces éléments, autant que les acteurs et leurs actions, tout flotte. Comme des flocons, comme des pétales. Pétales que Dee utilisera pour faire croire à sa cécité.
L'image la plus marquante étant la chute de la gigantesque statue de Bouddha. Plan qui résume bien cette idée de légèreté malgré le poids, et cette idée de masque, qui se décroche de la statue.
Tout cela ne relève que du jeu. Hark construit son film, fait avancer son intrigue avec un plaisir enfantin totalement premier degré non dissimulé. Des décors aux lumières, de l'utilisation de la musique au jeu parfois outré des acteurs, de l'accumulation de situations au kitch parfois très marqué des effets spéciaux, tout relève d'un charme de cinéma à l'ancienne, du Serial, de Tintin, de Jack Burton ou de Rouletabille.