Les lumières s'éteignent, les logos commencent à apparaitre, ça y est...le film commence.
Tout d'abord, il nous introduit son univers, d'une façon original ce qui ne gâte rien. On est donc en 1967, durant les émeutes à Detroit. Voilà, maintenant l'histoire peut débuter.


La caméra bouge, le grain de la pellicule est bien visible, l'immersion dans le film est déjà grande. La réalisatrice opte pour une caméra épaule, le film prend des allures de documentaires, on aurait presque l'impression que les images qui défilent sous nos yeux sont réels, comme si elle avait réellement filmé les événements en ce mois de juillet 1967. La réalisation est des plus efficace durant tout le film, la caméra ne sera jamais fixe, c'est constamment de la caméra épaule, l'immersion est permanente entretenu par l'incrustation d'images d'archives, on suit donc les évènements qui se profilent sous nos yeux avec un grand intérêt.


Le film est dur, souvent choquant mais sans concession.
On découvre donc différents personnages, les acteurs sont incroyables, tous justes sans jamais tombé dans l'exagération, il participe grandement à la stabilité de l'immersion. Ces personnages sont multiples, du jeune chanteur de boys-band, des policiers de détroits, en passant par le jeune agent de sécurité afro-américain,... de nombreux personnages don la vie sera chamboulé.
Nous assistons à ce chamboulement, on voit les émeutes, on voit de jeunes gens se faire tirer dessus pendant les émeutes mais surtout on insiste impuissant aux événement tragiques ayant eu lieu à l'Algier's Motel durant ces émeutes, on y voit des gens se faire torturer aussi bien psychologiquement que physiquement et ce pendant un long moment.
Et c'est pendant que l'on insiste à tout cela que nous revient en pleine face le fait que tout cela est tiré de faits réels, à ce moment là le film prend des airs de film d'horreur, ce qu'on voit devant nos yeux est horrible, mais à réellement eu lieu.


Quand le film se termine, je ne me sens pas très bien, la caméra qui bouge m'a légèrement retourné l'estomac. Je le dis franchement, la séance ne fut pas des plus agréable, mais le devait-elle ? Biens sur que non, en cela la mise en scène est des plus intelligente, certes elle n'a pas pour but de nous faire vomir mais le fait est là, à la fin de ma séance je n'étais pas au mieux de ma forme.


Le film a évidement une porté politique, pas seulement en tant que témoignage de ces sombres et tristes événements du mois de juillet mais aussi par le fait qu'en sortant de la séance, on ne peut s’empêcher de s'interroger, on se demande si le monde a évolué et même s'il y a en effet eu une évolution par rapport à cette année 1967, les événement, malheureusement, encore trop fréquent aux États-Unis de nos jours ne font que nous rappeler que l'évolution est loin d'être suffisante.


On pourrait peut être reproché au film de trop simplifier les événements ayant conduit aux émeutes, il est vrai que résumé ces événements à un évènement, certes tragique, est un peu maladroit, faisant flirté le film vers un manichéisme qui aurait put être évité. N'en demeure pas moins qu'il me parait que le film n'avait pas cette volonté de retranscrire toutes les émeutes mais bel et bien ce centré sur cet événement, au Algier's Motel, en particulier.


Detroit est loin d'être un film facile à voir. Il n'est pas à mettre entre les mains de tout le monde, il n'en demeure pas moins un très bon film, témoignage de sombres évènements qui malheureusement, sont encore d'actualités.

Capitaine-CLG
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le 11 oct. 2017

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Capitaine-CLG

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