Cherchez la femme
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Un réalisateur qui joue dans son propre film me paraît toujours incongru et, au bout du compte, sans intérêt. Les deux scènes dans le métro sont plus que superflues [09'18]. Les fans apprécieront que Jean-Pierre Melville se traîne avec son uniforme. Une fois de plus, il se laisse déborder par la musique extradiégétique qui crée une ambiance totalement artificielle. Ça m'énerve, ça m'énerve, ça m'énerve au plus au point quand j'entends cette musique sirupeuse [20'57] et pire encore celle qui se veut mélodramatique, mais est redondante [20'27], [24'42], [34'21], etc. En revanche, la musique diégétique, bien qu'annoncée à l'avance, est réussie [25'01] d'autant qu'on découvre le visage de la chanteuse à la fin d'un travelling avant [26'11] et que la chanson n'est pas coupée [27'44].
La tirade de Melville par Melville sur la prostitution traduit un ego démesuré [31'16].
J'abandonne ce pensum après les déplorables scènes à l'hôpital [43'25-50'59].
Les dialogues en anglais ne sont pas sous-titrés ce qui traduit un mépris du spectateur car très peu comprenait cette langue à cette époque.
Cette réponse décevra plus d'un groupie :
- Considérez-vous Deux hommes dans Manhattan comme une peinture du milieu journalistique ? Comme un documentaire sur un milieu social ?
- Non, non. Vous faites fausse route avec ce genre de questions… Je ne fais jamais de réalisme et je me défends d’en faire. Deux hommes dans Manhattan n’est pas une peinture du milieu journalistique, car je ne suis pas un documentariste. Comme je m’arrange toujours pour ne pas faire du réalisme, par conséquent il n’y a pas de peintre plus inexact que moi. Je ne fais que du faux. Toujours.
Et celle-ci me donne raison :
- Pourquoi avez-vous interprété le rôle de Moreau ?
- Dieu seul le sait ! Par une bêtise irréparable, d’autant plus que ce n’était pas du tout un rôle pour moi. Je ne suis pas un acteur de composition. J’ai cru d’abord que j’allais faire un tout petit rôle et que je me servais de moi pour me dépanner à New York, puis, tout d’un coup, je me suis trouvé entièrement piégé. Cela dit, c’est sans importance, puisque je crois que c’est un film sans importance.
Rui NOGUEIRA, Le cinéma selon Jean-Pierre Melville, 2021 [Jean Pierre MELVILLE, Dossier documentaire].
Créée
le 15 févr. 2023
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