La procédure impitoyable
Documentariste chevronné de l’Union Soviétique des conséquences de son effondrement, Sergeï Loznitsa n’avait plus opté pour la fiction depuis 2017, lorsqu’il avait présenté l’éprouvant Une femme...
le 5 nov. 2025
15 j'aime
Un film sur l'enfermement
L'enfermement dans une croyance aveugle dans un système politique qui a viré au totalitarisme.
L'enfermement des prisonniers politiques dans un dédale de portes, de verrous que l'on tourne, de clés qui tintent.
Le choix de filmer "au carré" prévient le spectateur : il n'y aura pas de plan large, comme un choix de ne pas élargir le champ de vision. La caméra est toujours fixe. Tout ce dispositif permet d'accentuer ce champ cinématographique de l'enfermement.
Le film prend son temps et use de l'attente comme un moyen de voir le délitement d'un pouvoir qui cherche des signes de réassurance en faisant tourner en rond les uns dans une prison ou les autres dans une alcôve avant d'avoir enfin un entretien avec un interlocuteur. Ce temps étiré accentue l'atmosphère kafkaïenne.
Le temps du film se subdivise en quatre partie : un prologue sur un prisonnier chargé de brûler les lettres des autres prisonniers, la visite du procureur à la prison, la visite du procureur au procureur général, le voyage de retour en train. A chacune de ces étapes la mise en scène insiste pour montrer comment le système carcéral, puis politique, écrase les individus et ne permet aucune expression dissidente.
La scène de la visite au Parquet général est lunaire et montre combien le personnage principal, si tenace soit il, ne possède pas les codes de l'univers dans lequel il évolue, ce qui le conduira irrémédiablement à sa perte. Et soudain une tombée inattendue de feuilles depuis un dossier dans un escalier interrompt un ballet sordide de serviteurs zélés d'un pouvoir en perdition.
La partie finale se clôt sur un retour à la prison et l'ultime plan sur une porte qui se ferme. Il n'y a décidément aucune sortie, aucune échappatoire, comme pour cet individu hagard et vidé de substance qui ne trouve même plus la sortie du Parquet général.
Un film implacable sur ce qu'est le totalitarisme et un avertissement pour nous dire combien il est important de sauvegarder la liberté d'opinion et d'expression.
Créée
il y a 2 jours
Critique lue 5 fois
1 j'aime
Documentariste chevronné de l’Union Soviétique des conséquences de son effondrement, Sergeï Loznitsa n’avait plus opté pour la fiction depuis 2017, lorsqu’il avait présenté l’éprouvant Une femme...
le 5 nov. 2025
15 j'aime
Présenté en compétition officielle lors de la 78ème édition du Festival de Cannes, le film ukrainien Deux procureurs de Sergei Loznitsa met en scène un jeune juriste soviétique en quête de justice...
Par
le 25 mai 2025
13 j'aime
1
1937. URSS.La période maximale de la Grande Terreur..Une prison politique . Un lieu de concentration ...Des murs qui sont malades .Des horizons bien bornés.Un vieil homme, dans une cellule geint et...
Par
le 9 nov. 2025
7 j'aime
1
Vu en avant première ce soir à Lons le Saunier où les sept salles du Mégarama diffusaient ce film, toutes les salles étaient complètes ! La réalisatrice et l'équipe sont passées dans toutes les...
Par
le 18 oct. 2024
24 j'aime
7
Film vu au cinéma ce soir, 13 mai 2025 après la cérémonie d'ouverture du festival de Cannes diffusée en prélude dans la salle. Amélie Bonnin revisite avec bonheur son court-métrage éponyme pour notre...
Par
le 13 mai 2025
12 j'aime
8
La vie de Chuck mise en scène de manière réussie produit un film profond et vraiment très beau.Sa construction en trois chapitres selon une chronologie inversée (et en cela fidèle au livre de King)...
Par
le 11 juin 2025
11 j'aime
2