Des Ghost Kung Fu Comedy bien bis et bien cheapos, il y en a plein à Hong-Kong tant ce genre particulier a énormément proliféré dans les années 80 et le début des années 90. Devil’s Vindata est l’un d’eux, avec son lot de gags bien lourdingues, ses effets spéciaux très spéciaux, ses vampires sauteurs et autres prêtres taoïstes plus ou moins efficaces. Les codes du genre sont biens respectés, enfin, à peu près, même si ce Devil’s Vindata est très accès sur la comédie, et de la comédie bien lourdingue agrémentée d’idées bien crétines mais souvent originales.

Le film jour donc à fond la carte du comique débile avec des gags souvent très cons, très axés en dessous de la ceinture, avec une fois de plus un Billy Lau dans un rôle sur mesure pour lui, celui d’un apprenti taoïste bien débile, mais surtout passionné par les atouts sexuels féminins. Il va par exemple, via un sort de magie, envoyer son esprit dans une savonnette histoire de pouvoir être frotté contre la douce peau nue de jolies demoiselles. C’est très très con, parfois un peu scato (le coup des excréments sur lui) mais ça fonctionne même si comme d’habitude, si on n’est pas un minimum préparé, Billy Lau peut rapidement devenir irritant d’autant plus que c’est un festival durant tout le film.
Mais il n’est pas le seul à apporter cet aspect comique au film, Stanley Fung, le moustachu des Lucky Stars ici en prêtre taoïste amoureux, apporte son lot de scènes bien rigolotes (le coup des asticots). D’autres gags plus isolés nous arrivent droit dans la face avec leur finesse à toute épreuve comme par exemple lorsqu’un personnage soulève des tables avec son sexe après abus d’aphrodisiaque Du grand art. Comme signalé un peu plus haut, l’ensemble est toujours bien lourdingue, en dessous de la ceinture, et donnera des boutons aux réfractaires de cet humour typique HK de cette période.

Devil’s Vindata possède également un brin de folie dans toute sa partie fantastique / action. Même si les SFX sont bien encrés dans leur temps, à savoir grattés à même la pellicule ou via des incrustations foireuses et grossières, ils sont vraiment très nombreux et originaux, le film regorgeant d’idées très rigolotes. Citons par exemple un combat d’origami à distance, une guerrière qui se déplace en chevauchant son épée volante, un personnage qui se dégonfle tel une bouée lorsqu’il perd sa force vitale ou encore un combattant cafard géant qui explose en une gelée verdâtre immonde.
D’autres moments bien crétins (oui, parce que c’est le mot adéquat) parsèment le film comme lorsque Billy Lau part à la pêche au vampire sauteur avec un humain en guise d’appât ou lorsque ce dernier a le pouvoir de lancer sa main tel Goldorak et son Fulguro-Point. Du grand n’importe quoi dans une ambiance survoltée où mes acteurs sont en roue libre totale. La seule qui garde son sérieux en toute situation est la toujours sublime Sharla Cheung Man (Succession par l’Epée) qu’on a vraiment plaisir à retrouver.

A des années lumières d’être un grand film, Devil’s Vindata n’en demeure pas moins un joyeux fourre-tout duquel se dégage une bonne humeur souvent communicative, à condition biensur qu’on accroche un tant soit peu à ce genre d’humour. Donc si vous aimez les ghost kung fu comedy bien cons et sous acide, il y a fort à parier que vous passiez un bon moment devant ce film. Les autres peuvent passer leur chemin car Devil’s Vindata n’a rien de plus à proposer que d’être une grosse bouffonade bien allumée.
cherycok
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le 31 août 2012

Modifiée

le 31 août 2012

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