Merci John pour les nombreuses années de délires incroyables et «Yippee-ki-yay cowboy»



  • On va à Tchernobyl ?

  • Ouais.

  • Le Tchernobyl ? le bled radioactif, la fusion tout ça ?

  • Ouais, ce Tchernobyl là.

  • C'est pas le Tchernob en suisse ou je sais pas où, avec les gens qui font du ski, la neige et tout le truc

  • Tu veux dire Grenoble ? Non désolé non, on va pas à Grenoble.




Dire que je te croyais un môme à problème



Après Piège de Cristal de John McTiernan, 58 Minutes Pour Vivre de Renny Harlin, Une journée en enfer de John McTiernan et Retour en enfer de Len Wiseman, Bruce Willis reprend une ultime fois son rôle mythique de John McClane dans ce cinquième opus de la franchise culte « Die Hard ». Une aventure démarrée en 1988 à Los Angeles au Nakatomi Corporation qui vient s'achever 25 ans plus tard, soit en 2013, en Russie sous la réalisation de John Moore. Belle journée pour mourir est un divertissement explosif ayant la lourde tâche de clôturer une gigantesque saga d'action. Chose qu'il va en " partie " s'acquitter avec " succès " à travers une bonne continuité scénaristique. En effet, avec "Piège de Cristal" on trouvait un McClane au bord du divorce qui tentait de sauvegarder son mariage avec sa femme, ''Holly'' (Bonnie Bedelia). Malgré un rabibochage passager durant "58 Minutes Pour Vivre", l'histoire amoureuse s'acheva en queue de poisson dans "Une journée en enfer". Laissant un McClane alcoolique ayant perdu sa femme ainsi que la garde de ses enfants. "Retour en enfer", signait la phase de reconstruction pour McClane, qui après des années de solitude pouvait enfin se racheter une conduite auprès de ''Lucy'' (Mary Elizabeth Winstead), sa fille, et ainsi obtenir le pardon tant espéré. Quoi de plus normal qu'avec "Belle journée pour mourir", le cinéaste à travers le scénario de Skip Woods, prolonge l'idée initiale du pardon mais cette fois-ci avec le fils McClane : ''Jack'' (Jai Courtney). Une continuité venant boucler la boucle pour John et ainsi clore une histoire de famille difficile via une ultime séquence qui fait chaud au cœur. Une réunion familiale dans laquelle John, Jack et Lucy apparaissent dans un plan unique tout souriant et heureux de s'être tous retrouvés. Un final idéal pour McClane qui à défaut d'avoir un grand film d'action comme ultime périple aura droit à une fin dramatiquement au point.


Notre cher cowboy prend des vacances, quittant New York pour se rendre à Moscou où il va une fois encore se retrouver malgré lui embarquer dans une histoire d'espionnage complètement dingue. Heureusement, McClane a l'habitude de gérer à sa façon ce genre de bordel. Il ne va pas être de trop pour aider son fils, qui en tant qu'espion pour la CIA se retrouve à devoir protéger Yuri Komarov(Sebastian Koch), prisonnier politique et ancien partenaire de Viktor Chagarin(Sergei Kolesnikov), politicien véreux. Un périple qui va conduire McClane dans une course folle dépaysante qui s'achèvera à Tchernobyl. Sacrées vacances ! Belle journée pour mourir est un thriller policier d'espionnage politique nerveux, mais très curieux car doté de bonnes idées qui ne sont jamais pleinement exploitées. Une œuvre instable qui dans l'ensemble offre un divertissement sympathique pourtant clairement limité en tant que film appartenant à la licence Die Hard. Malgré un récit explosif nourri par une histoire attendrissante entre un père et un fils retrouvé, l'intrigue s'avère fainéante et cliché au possible avec des retournements de situations terriblement prévisibles, et dont on n'a surtout rien à fiche. La réalisation de John Moore s'avère bien instable avec une photographie grisonnante de Jonathan Sela pour une direction artistique blafarde de Daniel T. Dorrance. Comme si cela ne suffisait pas, le montage de Dan Zimmerman entraîne une exécution biearre au rythme, où malgré les 98 minutes d'action burnée s'installe une monotonie risible. Un rendu artistique globalement décevant que le cinéaste essayende contre-balancer un minimum par le biais d'une mise en scène explosive offrant des ralentis plutôt fun.




  • Dis-moi, je me demandais. Les emmerdes, c'est toi qui les cherches, ou bien c'est elle qui te trouve ?

  • Tu sais quoi, après toutes ces années, c'est une question qu'il m'arrive encore de me poser.



La partie la plus engageante vient bien entendu des actions qui offrent des confrontations brutales où on prend un certain plaisir à voir scène après scène la destruction de la Russie. En témoigne la course-poursuite effrénée complètement dingue contre un blindé avec de nombreux véhicules qui volent en éclats sur une autoroute qui se fait pulvériser. Niveau coups de feu et explosion on est tout du long royalement servie ! La séquence durant laquelle le repaire secret "sécurisé" de la CIA se retrouve envahi par les ennemis que McClane accueille avec une grosse mitrailleuse est jouissive. Même constat pour le chapitre situé à l'hôtel, où en plus de mitrailler à tout va sous un déluge de plombs infernal (remarquablement appuyé par un son lourd offrant à la déflagration toute sa puissance), un hélicoptère de combat russe vient se mêler à l'action. Une intrusion mouvementée durant laquelle le duo McClane nous gratifie d'un saut vertigineux incroyable. Une action libératrice qui fait du bien jusqu'à ce qu'arrive l'affrontement final. Une finalité décevante qui arrive bien trop tôt ! En tant qu'action de liaison entre deux scènes avant que le final arrive c'est parfait, mais certainement pas en tant que conclusion pour un Die Hard. On se réjouira tout de même de l'ultime plan d'action plutôt bien foutu et amusant, où le duo McClane se retrouve une nouvelle fois à faire un vol plané impressionnant. Un moment sous tension où John, fidèle à lui-même, gratifie l'antagoniste lancé dans un ultime assaut sacrificiel avec un hélicoptère un joli "fuck". Un humour à l'image de la saga qui à défaut de livrer les dialogues les plus marquants, parvient à nous faire sourire sur des répliques amusantes que se balancent sans cesse à la gueule les deux McClane. 
« - Ha ! Du vol ? c'est très très bien ça, John.
- Ouais, je postule pour le meilleur père de l'année. »

Ou encore :
« - Tu veux un câlin ?
- Non! Ça c'est pas ton truc John !
- C'est quoi mon truc ?!
- Buter des méchants, ça c'est ton truc ! »

Il est dommage qu'on ait droit à la plus mauvaise réutilisation de la citation la plus emblématique de McClane : « Yippee-ki-yay, pauvre con ! »


Niveau casting, heureusement que les deux têtes d'affiche sont là pour assurer un minimum le spectacle. Bruce Willis en mode "papi fait de la résistance" gère encore le coup à 57 ans, bien qu'on le sente un peu usé. Willis apporte une vision plus réservée et moins démonstrative à John McClane, qui ne prend pas toute la place pour laisser de l'espace à son fils. S'il est moins souriant il est toujours aussi tranchant et gère le coup lorsqu'il s'agit de botter des culs. Imperturbable devant n'importe quelle situation. Il est à regretter que ce soit le seul Die Hard où McClane ne se retrouve pas à livrer un duel au corps-à-corps acharné. Pour une dernière aventure c'est dommage de nous priver de ce plaisir. Jai Courtney sous les traits de Jack s'en sort très bien en tant que fils de papa McClane. Il a une bonne gueule qui colle bien avec celle de Willis. On sent que la transmission de flambeau n'est pas loin. C'est dommage qu'il n'est nullement prévu de continuer la saga à travers ce personnage, qui avec sa chère sœur incarnée par la géniale Mary Elizabeth Winstead, aurait pu nous offrir de superbes films d'action. Si le fils ne possède jamais le charisme du père, il reste un personnage appréciable. La plupart des lignes dramatiques entre les deux McClane offrent un contexte relationnel père-fils engagean amenant une spiritualité positive à John McClane, qui peut à présent reposer en paix. Niveau antagonistes, c'est le bide total ! Sebastian Koch en tant que Yuri Komaro est un méchant insipide et sans charisme dont on se fout royalement. Plutôt que de vouloir se concentrer sur un twist final sans conséquence avec un méchant n'est pas le vrai méchant mais finalement celui que le héros était censé protéger, le cinéaste aurait mieux fait d'offrir à son personnage beaucoup plus de consistance. Sa fille, "Irina", incarnée par Ioulia Sniguir, est une fille à papa invisible... certes, très jolie... mais invisible. Sergei Kolesnikov en tant que Viktor Chagarin... « Attends, Viktor qui ? »... Ouais, on s'en fout, passons ! Seul Alik, incarné par Rasha Bukvic, s'avère être un antagoniste sympathique. Un méchant avec de la personnalité et du caractère (toute proportion gardée) que John surnomme « le danseur ». Le seul antagoniste à être un minimum intéressant et on le fait disparaître au profit d'un nouveau méchant platonique. Allez chercher à comprendre.



CONCLUSION :



Belle journée pour mourir réalisé par John Moore en tant que cinquième et ultime opus de la saga anthologique Die Hard, s'avère être une décevante conclusion à bien des niveaux. Un film d'action sous testostérone qui n'est jamais réellement à la hauteur de l'attente d'une œuvre consacrée à cet univers mais qui réussit tout de même à offrir un divertissement burné et explosif. À défaut d'offrir un périple aussi génial que les précédents, ce long-métrage réussit à offrir une conclusion dramatique à la hauteur du personnage mythique John McClane qui après de nombreux déboires retrouve enfin sa famille.


Repose en paix John, et bonne retraite.




  • De toute façon, c'est dur de tuer un McClane.

  • Alors, tu es un McClane ?

  • Oui, je suis un McClane. John McClane.

  • John McClane Junior.

  • Ouais, ça fait de toi un senior.

  • Absolument. Tache de pas l'oublier. Je suis ton père. Un petit peu de respect pour ton père.


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le 8 sept. 2022

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