Dingo
7
Dingo

Film de Rolf De Heer (1992)

Lors d'une avarie, un avion transportant un groupe de Jazz va se poser sur une contrée désertique d'Australie, et le trompettiste vedette, pour tuer le temps, va improviser un concert à la population locale, marquant de ce fait un garçon d'une dizaine d'années. Au point que le trompettiste l'invite à passer le voir à Paris dès qu'il peut. Vingt ans passent et ce garçon est devenu un adulte qui vit de petits boulots, mais qui a la passion du Jazz chevillée au corps. A la consternation de son épouse et ses amis, il envisage de partir sur Paris afin de rencontrer son idole.


A priori, le film n'avait rien pour me plaire, le Jazz n'étant pas mon genre de prédilection, mais je l'ai trouvé très beau en fin de compte, car il parle de passion, de rêves qu'on se donne même s'il paraissent inatteignables aux yeux de tous. Mais comme on dit, la foi soulève les montagnes et c'est ce que va faire ce trompettiste amateur très bien joué par Colin Friels, qui joue lui-même ses airs de trompette, et qui va manger son pain noir devant l'indifférence de ses proches, notamment lors d'une fête où il n'aura aucun applaudissement car au fond, les gens ne sont pas sensibles à sa passion du Jazz. C'est aussi et surtout un document sur Miles Davis, filmé peu de temps avant sa disparition, et que je trouve très touchant ; on sent qu'il est diminué physiquement parlant, avec sa voix passée au papier de verre, mais l'amour de la musique est son carburant, son oxygène, et il semble comme transfiguré lors du bœuf qu'il va interpréter dans un club parisien en compagnie de Colin Friels. D'ailleurs dans le film, on retrouve Bernadette Lafont qui incarne l'épouse de Davis, mais aussi une courte apparition de Bernard Fresson.


Quant à la mise en scène, Rolf De Heer se veut dans la qualité, où l'image solaire de l'Australie contraste violemment avec la grisaille parisienne, et tout comme Wake in Fright, on sent à quel point la chaleur peut être écrasante, notamment quand Colin Friels fait ses petits boulots en compagnie de son Dingo de chien. En tout cas, le film est une très belle réussite, et réussit même à me faire apprécier les nombreux morceaux de Jazz, composés en partie avec Michel Legrand, car ils sont montrés comme une sorte de transe qui ne rend pas insensible.

Boubakar
8
Écrit par

Créée

le 9 mai 2023

Critique lue 9 fois

1 j'aime

Boubakar

Écrit par

Critique lue 9 fois

1

D'autres avis sur Dingo

Dingo
Jduvi
6

Pour les fans de Miles uniquement

Le jazz est mon métier et ma passion, je n'ai donc pu résister à ce film où l'immense Miles Davis apparaît... me doutant que ce ne serait pas un chef d'œuvre malgré tout. J'ai plutôt été agréablement...

le 1 mars 2018

4 j'aime

Dingo
Boubakar
8

Pour l'amour du Jazz

Lors d'une avarie, un avion transportant un groupe de Jazz va se poser sur une contrée désertique d'Australie, et le trompettiste vedette, pour tuer le temps, va improviser un concert à la population...

le 9 mai 2023

1 j'aime

Du même critique

Total recall
Boubakar
7

Arnold Strong.

Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en passant par...

le 11 nov. 2012

44 j'aime

3

Massacre à la tronçonneuse
Boubakar
3

On tronçonne tout...

(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...

le 18 févr. 2022

42 j'aime

Dragon Ball Z : Battle of Gods
Boubakar
3

God save Goku.

Ce nouveau film est situé après la victoire contre Majin Buu, et peu avant la naissance de Pan (la précision a son importance), et met en scène le dieu de la destruction, Bils (proche de bière, en...

le 15 sept. 2013

42 j'aime

9