A l'instar de son homonyme grec, Diógenes fuit la compagnie des hommes. Il vit au cœur des Andes péruviennes avec une fille adolescente, un fils plus petit et quelques chiens. Mais pourquoi cet artiste, qui ne vit chichement que de la vente de ses œuvres sur tablettes, s'est-il retiré du monde ? Le premier long-métrage de Leonardo Barbuy (qui cite Erice parmi ses cinéastes préférés) n'est pas inaccessible mais il ne nous facilite en rien la tâche pour la bonne compréhension d'une intrigue de toute manière minimaliste. Encore faut-il distinguer la réalité de scènes symboliques ou oniriques ou bien appartenant au passé. L'on devine que cet exil a à voir avec la violence des temps, au Pérou, mais l'austérité volontaire de Diógenes laisse planer comme un mystère jamais résolu, au même titre que la première scène du film, un plan fixe énigmatique qui dure plus que de raison. A part cela, le noir et blanc est saisissant, la langue quechua magique et les interprètes, des non professionnels, bien entendu, tous remarquables. Il manque peu de choses pour que le film séduise et que sa lenteur devienne magnétique. Un peu plus de clarté narrative aurait été suffisante mais pour ceux qui n'ont pas besoin d'être guidés dans le noir, peut-être que cela ne sera pas nécessaire pour apprécier cet objet cinématographique péruvien, radical dans par sa facture.

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le 2 mars 2024

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