Un film hypnotisant, une expérience sensorielle, tant visuelle que sonore, dont l’atmosphère pourrait se rapprocher de celle de Pacifiction et celle de l’excellent film de Ryan Gosling, Lost River.

Un film aux qualités de mise en scène indéniables. Giacomo Abbruzzese impressionne par sa singularité pour un premier long-métrage. Des idées de cinéma, comme le combat filmé en caméra infrarouge, que je n’avais jamais vues auparavant.

Un film pour lequel il faut accepter de lâcher prise et de se laisser porter, sans trop savoir où il nous emmène. « Êtes-vous prêt à prendre des risques ? » lâche le recruteur de la Légion Étrangère, comme s’il s’adressait également au spectateur, sur le point d’embarquer pour un voyage qu’il n’est pas près d’oublier.

Un film dont le plus frappant est l’extrême liberté qui s’en dégage. La liberté du réalisateur de s’affranchir de contraintes narratives, d’utiliser l’ellipse pour aller à l’essentiel et ne filmer que ce qu’il a envie de filmer. L’audace de passer, par exemple, de la forêt nigériane à une boîte de nuit parisienne, sans transition, et de flirter avec l’ésotérique.

Un film dont l’accent et la gueule de l’acteur principal, Franz Rogowski, marquent les esprits. Tout comme le regard perçant de Morr Ndiaye.

Un film à la photographie superbe et dont chaque plan est un véritable tableau, sans toutefois tomber dans l'esthétique du vidéoclip.

Un film dont la bande originale, composée par le toujours génial Vitalic, est un personnage du film à part entière. Tantôt abyssale, tantôt mélancolique, elle habille parfaitement la solitude, le mal-être, les tourments et la rugosité du personnage principal.

Un film qui nous plonge dans un état d’inconfort, une sorte de rêverie éveillée, de par son ambiance lourde, ses personnages à vif et torturés, sa musique techno sombre.

Un film dont certains diront peut-être que la forme tend à l’emporter un peu trop sur le fond mais qui révèle un réalisateur au potentiel énorme.

Fenetre_sur_salle
7

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Ciné 2023

Créée

le 15 août 2023

Critique lue 5 fois

Critique lue 5 fois

D'autres avis sur Disco Boy

Disco Boy
Guimzee
7

Fantômes

Pour un premier film, le réalisateur Giacomo Abbuzzese a su déjà trouver une identité visuelle très marquante. Pas seulement pour l'usage qu'il fait des couleurs et des musiques, propres aux mises en...

le 5 mai 2023

19 j'aime

1

Disco Boy
Cinephile-doux
8

Douce transe

Avec 6 courts-métrages et deux documentaires à son actif, Giacomo Abbruzzese a eu le loisir de fourbir ses armes pour un premier long-métrage, Disco Boy, difficilement classable, y compris pour sa...

le 26 mars 2023

15 j'aime

1

Disco Boy
Mamadinhoo
7

Critique de Disco Boy par Mamadinhoo

J'aurais beaucoup de choses à dire dessus tant il y avait d'idées là-dedans. On suit un biélorusse, Aleksei qui tente d'émigrer en France en rentrant dans l'espace Schengen avec un ami à lui. Même si...

le 4 mai 2023

5 j'aime

Du même critique

How to Have Sex
Fenetre_sur_salle
5

Critique de How to Have Sex par Fenetre_sur_salle

Lauréat du prix Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes, How to have sex est un film très attendu en cette fin d'année, mais le bilan est plutôt mitigé.L'on retiendra principalement...

le 16 nov. 2023

13 j'aime

2

Une famille
Fenetre_sur_salle
9

Critique de Une famille par Fenetre_sur_salle

Quelle claque.Autant prévenir que cette note aura une part subjective encore plus importante que d'habitude tant Christine Angot est un écrivain que je suis et qui me fascine depuis de très...

le 17 mars 2024

12 j'aime

1

Une année difficile
Fenetre_sur_salle
4

À droite toute !

Il serait intéressant de connaître l'avis sur ce film des critiques qui ont qualifié, il y a peu, Bernadette de film de droite, car, si, au final, l'on se moque bien de la trace que Bernadette Chirac...

le 20 oct. 2023

9 j'aime