Dark Eastwood
Ah la vache, ça reste du bon Bis mais ça fait mal quand même... J'ai pourtant redécouvert avec une nostalgie émue Django traîner son cercueil dans la boue de la bourgade morte mais à mesure que ça...
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le 31 janv. 2012
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Aujourd'hui dès que le public entend le nom Django, il pense au film de Tarantino. Pourtant il y a eu un précédent parmi les 47 films comportant dans leur titre le nom « Django ».
Sergrio Corbucci est un réalisateur de western spaghetti. Il va tout comme Leone révolutionner le genre western en y ajoutant la déconstruction qui y est si caractéristique. Ce qui différencie Corbucci de Sergio Leone, c'est la façon de faire.
Django c'est un film improvisé. J'en veux pour preuve un entretien (https://www.youtube.com/watch?v=Vw2VH3uK7Ko&t=65s) visionné sur les bonus de l'édition DVD que je viens de visionner. Dessus Franc Nero et Ruggero Deodato (assistant réalisateur) témoignent.
Rien n'était certain pour Franc Nero. Il était pressenti pour le rôle car il ressemblait beaucoup à Clint Eastwood qui, dans le contexte de production connaissait le succès avec la Trilogie du dollar. C'est finalement le producteur qui a choisi au facies Franc Nero parmi trois acteurs présentés en photos. Il est vrai que les yeux bleus de l'acteur rendent bien sur les affiches tout comme dans le long-métrage où ils sont super bien filmé !
Le tournage en Italie et en Espagne se faisait au jour le jour. Le scénario n'était pas prêt. C'est un lisant une BD japonaise dans laquelle un type tirait un cercueil qu'est venu l'idée si caractéristique du personnage à Corbucci. Ce dernier a aussi trouvé sur le tard ce que contiendrait cette boîte. Les disciples du vilain cagoulé en rouge, c'était pour cacher les visage des figurants romains dont l'équipe n'était pas convaincu. La boue présente sur le plateau est due à la période hivernale, mais elle a été finalement conservée pour servir l'atmosphère crasseuse, fantastique et violente voulue par le cinéaste. Voilà tout ce qui différencie Corbucci de Leone. Ce dernier va planifier son film à l'avance tandis Corbucci va avoir des idées très spontanée.
Par ailleurs cette spontanéité se ressent dans les mouvements de caméras moins élaborés que ceux d'un Leone. Pour moi cela n'est pas gênant, car certains donne un certain rythme à l'action. Les plans rapprochés sur les visages donnent beaucoup de caractères aux personnages. Je trouve aussi la musique de Luis Bacalov réussie car elle reste en tête (surtout le thème musical) et habille bien le long métrage.
De plus le scénario est très bon. L'Histoire est claire et fonctionne. Quand on la réécoute, la légendaire chanson titre du film résume exactement le parcours du personnage principal. En cela tout fait sens pour moi. En revanche certains passages avec les Mexicains trainent en longueur surtout avec la musique bien clichées (et répétitive) qui va avec. Certains moments durent parfois pour pas grand chose (ex : Django qui va chercher l'or en transportant son cercueil dans tous les sens).
Dieu merci, Franc Nero (avec ici comme par le plus grand des hasard même VF que Eastwood, Jacques Deschamps) est excellent. Loredana Nusciak (Maria) est divine. Dommage qu'on ne voit pas beaucoup Eduardo Fajardo (le major confédéré Jackson) qui faisait je trouve un antagoniste plus mémorable que José Bódalo (énième général mexicain, déjà vu dans d'autres production du genre). On retient aussi la présence de Ángel Álvarez (Nataniele, le gérant du saloon).
J'aime Django pour sa proposition radicale. C'est un terrain de violence maculée de sang, de terre et surtout de boue. Malgré les quelques défauts que j'ai soulevé ce long-métrage se laisse tout de même regarder pour la créativité manifestée par sa production.
Je recommande, surtout pour ceux qui ne jurent que par le western de Tarantino !
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs westerns et Les meilleurs films de 1966
Créée
le 6 juin 2025
Critique lue 9 fois
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le 31 janv. 2012
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Lacune vieille de plusieurs décennies, je m’étais juré de voir ce "Django" version Corbucci, après m’être délecté de l’essai Tarantinesque quasi-éponyme. Si Nero arrive à incarner ce personnage...
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le 30 déc. 2013
49 j'aime
14
Adulé ici comme ailleurs à un niveau parfaitement incompréhensible, Django se révèle en tout cas parfaitement caractéristique du western spaghetti, les films de Leone s'apparentant de plus en plus...
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le 31 janv. 2012
49 j'aime
16
N'ayant grandi qu'avec les 2 films avec Banderas, je n'ai pas grand chose avec quoi comparer ce Zorro. Et finalement j'ai plutôt apprécier cette série qui essai tant bien que mal d'offrir du sang...
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Cela se regarde étonnamment très bien sans avoir vu l'original. Un peu à la manière du préquelle The Thing (2011) on va chercher à répondre à certaines interrogations laissées en suspens dans son...
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