Après "Deadpool" en février, "Batman V Superman" en mars, "Captain America - Civil War" en avril, "X-Men Apocalypse" en mai, "Suicide Squad" en août, "Doctor Strange" constitue donc le sixième film de superhéros (quoique) de 2016 à envahir les écrans, et donc le deuxième Marvel/Disney de cette année, après "Civil War".
Désireux de se renouveler, les studios Marvel sont donc allés piocher l'un de leurs héros les moins connus du grand public, afin de l'inclure à leur désormais indispensable "Marvel Cinematic Universe". La formule s'étant révélé payante pour "Les gardiens de la galaxie" il y a deux ans (faire connaître des personnages de comics très peu connu du grand public pour au final déboucher sur un gros carton au box-office doublé d'un joli succès critique), ils remettent donc ça.
"Quid" donc de ce nouveau "super"héro de la Maison des Idées ?
Eh bien... En somme, c'est plutôt réussi !
Tout comme "Les gardiens..." en leur temps, "Doctor Strange" fonctionne avant tout sur un humour cynique, efficace et gentiment impertinent et sur un rythme plutôt prenant. Prenant bien le temps de nous présenter le personnage principal, dévoilant à la fois ses bons cotés (ses talents de chirurgien, sa précision, sa confiance en lui) ainsi que ses mauvais (son arrogance, son égoïsme, sa condescendance), le film prend tout d'abord des allures de "Batman begins" (le héros parcourant le monde en quête d'un sens à redonner à son existence brisée) pour très vite s'en détourner, le sérieux de la quête prenant très vite la forme d'un film d'aventure aux relents mystiques, fait de sorciers et autres "maîtres du temps".
Osant le pari de proposer un univers très différent de ses "confrères" Iron Man, Captain America et consort, "Doctor Strange" opte pour un ton plus sophistiqué (les différentes formes d'univers formant ce que les personnages du film nomment le "Multivers"), tout en restant fidèle cependant aux codes des studios Marvel (humour, "private jokes", scènes d'action très spectaculaires et effets spéciaux numérisés).
Son autre différence avec ses congénères réside dans l'idée du casting en lui-même : le talentueux et très demandé Benedict Cumberbatch, la montante Rachel McAdams et les excellents Tilda Swinton, Chiwetel Ejiofor et Mads Mikkelsen dans le rôle du (super)vilain de service. Tous ces comédiens, récompensé à de nombreuses reprises, viennent donc mettre leur talent au service de ce blockbuster certes calibré pour attirer encore et toujours un très grand nombre de spectateurs (recette Marvel/Disney oblige) mais malin et intéressant de sa bonne volonté évidente à vouloir proposer quelque chose de différent au public, comme l'avaient si bien entrepris "Les gardiens..." en 2014.
Intrigant, amusant, spectaculaire et prenant de par l'interprétation solide et convaincante des acteurs, "Doctor Strange" se révèle au final une bonne surprise, qui devrait trouver son public sans trop de problème et qui, une fois n'est pas coutume, assurerait définitivement la place de Marvel/Disney en tant que "Leader" des films de superhéros au box-office, et "chouchous" des critiques.