Le fils de Derrick met en scène un SS sur du Beyoncé au coeur de la matrice du temple de Shaolin

Après le divertissant Civil War pour ouvrir la phase III Marvel, place à un nouveau venu : Doctor Strange. Le personnage a les traits de Benedict Cumberbach, ce qui n'est pas pour me déplaire, mais il se retrouve au cœur d'un scénario basique et bavard sous la caméra du sympathique mais peu enthousiasmant Scott Derrickson : Le jour où la terre s’arrêta, Sinister et Délivre-nous du mal. Résultat, on a plus l'impression de se retrouver devant un long épisode d'une série correcte, que d'un film, surtout en l'absence de 3D.


Inception chez les moines de Shaolin au cœur des Urgences. Cela résume un peu le début désastreux du film, avant de se retrouver au sein de Matrix. Je schématise un brin l'intrigue, en omettant de citer Dr House, pour mieux rebondir sur Iron Man. Cela ressemble à un énorme kamoulox.


Le Dr Stephen Strange (SS pour les intimes) est le jumeau arrogant de Tony Stark. Il partage aussi le même ego surdimensionné et une incapacité à s'engager sentimentalement, alors que face à Christine Palmer (Rachel McAdams), tu te mets direct à genoux et fais ta demande en mariage, c'est dire si le gars a un sacré problème d'ordre psychologique, où alors il lui faut des lunettes. Le destin va broyer son talent et il va devoir suivre une autre voie pour retrouver goût à la vie, tel Bruce Wayne dans le premier volet de Christopher Nolan.


C'est surement le plus gros problème du Doctor Strange, il manque de personnalité. Il ressemble à un mélange de divers super-héros et démontre l'incapacité de l'univers Marvel à se renouveler. Cela se retrouve dans une nouvelle intrigue, manquant de surprises et tentant de combler son manque d'ambition à travers des dialogues soporifiques. La pauvreté visuelle du film, n'arrange pas son cas. L'absence de sa diffusion en 3D, pénalise peut-être le film, mais pour le savoir cela va être compliqué si les salles de cinéma boycotte ce gadget. La présence de Scott Derrickson (le fils de Derrick) derrière la caméra, est un choix suspect, mais confirme le sentiment que ce film est juste là pour le service minimum.


Pour avoir une once de plaisir au sein de ce gloubi-boulga mystique, il faut regarder du côté de son prestigieux casting. Même avec des paillettes autour des yeux, Madds Mikkelsen sen sort bien. Ce n'est pas un méchant inoubliable, mais il fait le job. Benedict Cumberbatch continue de rejouer encore et encore son Sherlock Holmes (un autre point commun avec Robert Downey Jr), cela lui sied à merveille mais cela risque de finir par lasser sur le long terme. Tilda Swinton peut tout jouer, elle reste une des plus grandes actrices actuelles. Même avec le crâne rasé, elle éclabousse de son talent ses partenaires, malgré un rôle manquant de profondeur, mais c'est une habitude chez Marvel. Rachel McAdams est divine, bien sur sa beauté ne me laisse pas indifférent, mais c'est surtout une excellente actrice et la seule à sen sortir dans les rares moments dramatiques. Depuis 12 Years a Slave, Chiwetel Ejiofor semble se contenter de rôles alimentaires et il en devient ennuyeux. Enfin, le meilleur pour la fin Benedict Wong. A lui seul, il sauve presque le film, mais est-ce vraiment étonnant de sa part ? Dans la faiblarde série Marco Polo, on ne voit que lui. Bien sur, il a un physique imposant, mais c'est surtout un sacré acteur. Son rapport avec Doctor Strange, nous offre les meilleurs moments du film à base de Beyoncé, Drake et Eminem.


L'humour permet de souffler un peu et de réveiller un film qui souffre de nombreuses longueurs, surtout qu'il dure deux heures. On a droit à deux scènes post-générique, donc pas la peine de se lever de son siège dès le clap de fin. Parfois, je me demande si c'est la première fois que vous allez au cinéma. A la vue de votre étonnement en découvrant une première scène supplémentaire, cela semble le cas, étrange. Après, je dois avouer que je voulais aussi fuir rapidement cette salle, pas que le film soit si mauvais, mais il donne envie de s'assoupir dans sa dernière demi-heure.


En terme de Marvel, l'année cinématographique 2016 se conclut moyennement. Vivement 2017 pour Les Gardiens de la Galaxie vol. 2, le seul qui me motive vraiment, en attendant Black Panther en 2018 car Ryan Coogler à la réalisation.

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le 1 nov. 2016

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Laurent Doe

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