La Réalité n’est qu’un point de vue

Ce film est un rendez-vous manqué sur le questionnement du réel.

L'esprit de Wanda Maximoff a définitivement chaviré, rongé à la limite de la charge mentale par son rève impossible d'une famille idéale. Elle n'est plus que la Sorcière rouge.

Stephen Strange, quant à lui, se retrouve chaperon d'America Chavez, dont la capacité à arpenter le multivers attire toutes les convoitises. Mais la tentation d'un tel pouvoir ne risque t'elle pas de corrompre, à son tour, le Docteur Stange ?

Heureusement, en tant que sorcier suprême, Sam Raimi sait parfaitement mener sa barque, sans que le film ne sombre à son tour. Arrivant même parfois à raviver la flamme du souvenir d'Evil dead. Cela reste un agréable spectacle de fête foraine, mais pas forcément la plongée dans l'antre de la folie, promise dans le titre.

Contrairement à tout les autres protagonistes, America est un individu unique. Il n'en existe aucune autre itération à travers le multivers. Pourtant, les héros ne s'interrogent jamais vraiment sur cette particularité. C'était pourtant l'occasion pour Strange, de se questionner sur la vrai consistance de son monde. Cette jeune fille vient-elle du seul vrai univers (le notre) ? Et lui, pourquoi existe-t-il en une multitude de versions (certaines se voyant oubliées au profit d'une autre) ? Quelle est sa continuité ?

Est-il permis d'envisager que le Docteur puisse prendre pleinement conscience de son statut de personnage de fiction ? Où cela le plongerait-il définitivement dans la démence ?

On frôle (à peine) l'interrogation, lorsqu'il a l'expérience de l'existence d'une version de lui-même dans une dimension dessinée (2D). Dommage, car cela aurait donné tout son sens au fait que le film est (idéalement) projeté en 3D.