J'y croyais. J'avais pas trop vu d'images du coup je croyais en ce pitch de mec qui a vécu avec les chiens et qui commet des hold ups.
Le souci du film, et dont je n'étais absolument pas au courant, c'est que c'est raconté en mode flashback : le personnage a été arrêté et il nous raconte toute sa vie. Et ce simple choix narratif gâche absolument tout dans ce film. Parce que forcément, aussi intéressant soit le personnage, l'auteur ne prend jamais le temps de le mettre dans une situation, de la développer et de le faire sen sortir intelligemment. Par exemple quand il est enfermé dans la cage, au lieu de tout raconter d'une traite, non, on arrive à la fin de la journée, la femme flic rentre chez elle, vit sa vie et il faut attendre le lendemain pour avoir la suite de l'histoire... le parcours du personnage est passionnant en soi mais nous n'en avons que des bribes, on ne vit pas son évolution, on nous la cite simplement. Et de ce fait on s'emmerde. Sur la fin, Besson s'essaie tout de même à immerger son spectateur avec un règlement de compte final, on voit ainsi ce qu'aurait pu être le film. Mais cette séquence n'est même pas satisfaisante car elle arrive comme un cheveu dans la soupe.
Et puis en plus Besson est trop occupé par ses effets. Des effets parfois réussis et intéressants, mais des effets quand même, qui cassent le rythme, qui veulent faire cool. À une époque Besson faisait du cool un peu plus réfléchi, ici, il mélange tout n'importe comment, peine à digérer ses influences, essaie de faire du cinéma d'action contemporain avec néons et découpage méticuleux, mais il n'y arrive jamais. Son acteur principal, je ne doute pas de son talent, mais il ne parvient pas à s'imposer ici de par cette manière de raconter et de filmer. Il n'y a que les chiens qui sont cool, mais même ça, Besson ne se casse pas trop la tête, leurs ordres sont simples.
Bref, assez décevant.