Un film à dispositif -envahissant à mon goût- qui flirte avec le théâtre filmé ; en cela la dernière heure, les plans « point de vue divins » donnant la vision d’ensemble d'un hangar studio hollywoodien, et le travail sur le son impossible sur scène sauvent l'aspect cinématographique de la chose.


Une histoire des « US of A » sous forme de conte cousu de fil blanc, rouge et bleu et avec des étoiles dedans, définitivement tourné par et vers la vieille europe (un « Eastern » au final). Comment parler de ce pays en supprimant sa géographie ? Voici le défi qui n'est qu'à moitié réussi. Ou à moitié loupé c’est selon. Le réalisateur n'embrassant trop souvent que l'horizon de son nombril et celui de ses acteurs fétiches.


Pourtant on en parle de cette montagne, et de ces paysages, et de ces couchers de soleil, forcément on en cause parce qu'il est impossible de faire sans eux au pays de l'Oncle Sam. Et comme il n'arrive pas à faire dire à ses images plus qu'elles ne sont il y a les bavardages des personnages et une voix off qui servent de palliatif à cette géographie absente de l'image. Soit. Je ne conteste pas l'originalité du procédé. Son intérêt cinématographique me pose plus de problèmes.


Ce que j'ai trouvé tout à fait digne d’intérêt et très réussi , c’est le travail sur l'image perçue en tant que son. Le cinéma ici prend racine le montage sonore diégétique du film. Et c'est plutôt fortiche. Peut être rien que pour le rôle du chien tout ce dispositif "too big to fail" valait la peine.


Si vous êtes à l'aise avec « actor's studio » en plans rapprochés, les symboles, les images-son, et une vision européenne du cinéma américain alors ce film est pour vous ; foncez et vous ne serez pas déçus. Sinon allez fantasmer un roman sur banc.

bran_noz
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le 18 août 2023

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bran_noz

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