Tony.
Domino.


Le premier mourait d'envie de faire un film sur la seconde et il fallut 10 ans pour que cela puisse enfin se faire.
En effet, Scott fit connaissance de cette force de la nature en 1993 et fut littéralement subjugué par sa personnalité: timide en dedans mais forte et tête-brûlée à l'extérieur.
Le courant passa immédiatement entre Domino et Tony, tant et si bien que celle-ci le surnomma affectueusement "my new daddy".


Mais Scott n'arrivait pas à trouver le bon scénariste pour son film sur Domino.
Entre autre, Roger Avary (Pulp Fiction, Killing Zoe) fut mis à contribution mais son script ne plut guère à Tony et c'est en 2002 qu'il rencontra Richard Kelly (Donny Darko) et enfin, le script prit forme.


C'est le regretté Samuel Hadida qui co-produisit le film avec la New Line Cinema (filiale de Warner Bros, d'où le logo "WB" bleu apparaissant sur le van de l'équipe du reality show)


Domino était ravie qu'un film sur sa vie puisse être produit - et d'autant plus par son ami Tony Scott - et était impatiente de voir le produit fini.
Elle passa même trois semaines sur le tournage et s'amuser et avec les acteurs qui y jouaient et avec l'équipe technique.


Quant à Tony, il ne voulait surtout pas faire un biopic - d'où le problème de trouver le script adéquate - mais juste une "petite fantaisie" autour de la forte personnalité de Domino Harvey.
C'est donc la raison pour laquelle le film part dans l'excès assez rapidement, mais tout en gardant en ligne de fond ce que fut cette Domino.


Qu'y a t-il de vrai et de faux dans ce film ?


Mmm, on a les 5 persos réels (Domino, Ed, Choco, Alf et Claremont, même si ce dernier se nommait en fait Celes King III) + Lawrence Harvey au travers de la télé, les quelques maigres infos sur la vie de Domino et puis le reste...le reste; c'est de la poudre aux yeux pour mettre en scène un condensé de la vie hors-norme de la jeune femme.


Qu'importe si le récit est assez incompréhensible et franchement pas terrible (j'essaie encore de comprendre les tenants et aboutissants) mais là n'est pas la raison d'être de ce Domino.
Non, c'est une extravagance mythifiant ce bout de femme qui s'éclata à dénicher les real bad guys en bravant tous les dangers.
Et donc, le rôle-titre se devait d'être crédible !


Keira Knightley - choisie par Scott après l'avoir vu dans le Pirate of the Carribean - est suffisamment impliquée dans son rôle pour qu'on l'apprécie (et même moi, alors que pourtant la Knightley...) et ce, même si la Domino fictive est bien trop "apprêtée" avec son maquillage et ses frusques tendances.


Rourke est toujours aussi bon et sa carrure et son style amènent un plus à son perso de dur à cuire.


Ramirez fait bien le job et la paire issue de Beverly Hills 90200blahblah (Ian Ziering et Brian A. Green) est le ressort comique du film (auto-dérision bienvenue).


Par contre, il est fort dommage que le perso de Christopher Walken soit aussi peu exploité et vite balayé...


Quant à la réal de Tony ben...elle est punchy et s'accorde parfaitement avec son sujet complètement out of the world.
D'ailleurs, c'est annoncé dès le début du film "Inspired by a true story...Sort Of" (Inspiré d'une histoire vraie...en quelque sorte.)
Il est intéressant de noter que son frère Ridley a même essayé de faire du Tony (avec son remuant The Counselor), c'est dire si celui-ci a bien son style à lui.


Domino.
Tony.


Dans le film, Domino ne cesse de clamer " My destiny was life".


Dans la vie, Domino ne vit jamais le film inspiré de sa vie, car elle mourut d'un arrêt cardiaque dû à une prise excessive de Fentanyl (anti-douleur opioïde, utilisé aussi comme drogue "récréative" additionnelle).
Oui, on appelle aussi ça une overdose...


En effet, Domino luttait contre son addiction depuis la fin de son contrat de bounty-hunter en 1995 et fit même quelques séjours en cure de désintoxication. Mais depuis qu'elle ne pouvait plus exercer son emploi - justement à cause de ses addictions - la vie était moins facile à vivre pour elle...


Dans le film, Domino survit et Ed et Choco meurent.
Dans la vie, Domino meurt et Ed et Choco survivent...


Sometimes, life is a bitch, right..?


Am I really that bad ? by Domino Harvey and The Daggers Baileys
https://www.youtube.com/watch?v=oQFEQb78SDI&list=PLd4NRFXIJPQvMTrhR9mIIlaVQRucFbMF9

Franck_Plissken
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes PRODUCTION COMPANY VI: New Line Cinema. et Voyage Dans Ma Mémoire 2019

Créée

le 5 juin 2019

Critique lue 320 fois

8 j'aime

8 commentaires

The Lizard King

Écrit par

Critique lue 320 fois

8
8

D'autres avis sur Domino

Domino
nihoneiga
9

Audace grammaticale

Je n'étais pourtant pas le client légitime pour ce film. Mais Tony Scott m'avait déjà fait le coup avec Man on Fire. Là encore, j'ai plongé. Et j'ai aimé m'y noyer. Il y a quelques fois, des rares...

le 1 févr. 2012

23 j'aime

6

Domino
Fritz_the_Cat
8

Magnum Opus

Tony Scott. Cinq ans aujourd'hui que tu t'es jeté d'un pont. On a parlé d'une maladie, puis de dépression, mais quelle importance ? T'as choisi ta porte de sortie. En France, quelques fils de rien...

le 19 août 2017

21 j'aime

16

Domino
Gothic
2

L'effet Domino

Le début annonce la couleur (jaune). Keira, Edgar et Mickey font du bon boulot et campent des personnages hauts en couleurs. Attention, les apparences sont trompeuses, on n'est pas dans un Disney...

le 4 mai 2013

19 j'aime

7

Du même critique

Halloween Kills
Franck_Plissken
8

Reflect: The Shape on Myers

Après le succès du H40 (2018), le duo Green /McBride se mirent à l'écriture du chapitre suivant dans l'optique de filmer Halloween Kills et Halloween Ends à la suite, pour économiser les coûts. Mais...

le 15 oct. 2021

34 j'aime

24

Get Out
Franck_Plissken
8

Puppet Masters

Impressionnant... Œuvre maitrisée avec un excellent Daniel Kaluuya sous l’œil avisé de Jordan Peele, Get Out nous plonge très rapidement dans un malaise diffus et ce, dès lors que le couple...

le 11 mai 2017

33 j'aime

22