Malgré les échecs de L'Effaceur, Batman et Robin, La Course au jouet, La Fin des temps ou A l'aube du sixième jour (cette période 1996-2002 sera particulièrement dramatique pour lui commercialement parlant), Schwarzenegger arrive encore à obtenir vingt-cinq millions de dollars de cachet pour jouer un pompier d'opérette fatigué devant la caméra non moins fatiguée du vétéran Andrew Davis.


La jungle colombienne ne rappellera celle de Predator que très brièvement. Si l'ensemble n'est pas catastrophique et fera passer le temps aux amateurs d'action les moins exigeants ou aux fans inconditionnels de la star autrichienne (et j'en suis), on est à des années-lumières de ses grands classiques des années 80. Il n'y a qu'à se revisionner Commando pour s'en convaincre tant le manque de patate de Dommage Collatéral est évident.


J'imagine le dilemme auquel ont été confrontés les scénaristes. Comme c'est un soldat du feu, c'était normal de ne pas en faire un combattant expérimenté. Mais par ailleurs, Schwarzenegger ne sachant pas se battre n'est pas vraiment Schwarzenegger. Comme il n'y a pas de décision claire de prise, le pauvre se bat..sans en avoir l'air. En faisant avec les moyens du bord. Un peu comme McGyver.


Ça n'empêche pas Davis, de son côté, d'aligner les scènes d'action pépère mais là aussi il le fait en bon artisan qu'il est. Mais sans plus. Sans inspiration. La méchante finit un peu comme Tommy Lee Jones dans Piège en haute mer ! Comme un vieux routard qui possède toujours son savoir-faire, son expérience mais qui, cruellement j'en conviens, commence à être un tout petit peu dépassé. Sérieusement, en 2002, comment peut-on ressortir cette éternelle histoire de colombien rebelle à aller mater alors que le onze septembre c'était un an plus tôt et qu'il allait totalement changer la face du Moyen-Orient ?


Je ferai l'impasse sur les raccourcis (comment fait Schwarzenegger pour trouver à chaque fois le bon interlocuteur qui le fera avancer dans sa mission ? Comment le terroriste peut revenir aussi facilement aux États-Unis après son premier attentat ?) pour dire que si le charisme du futur Gouvernator est intact, qu'il sait faire preuve d'un peu d'émotion à l'occasion, en me remettant dans le contexte de 2001, il faudra désormais qu'il renouvelle son cinéma (et pourquoi pas aller chercher des cinéastes plus jeunes) s'il ne veut pas aller vers encore plus de déconvenues.

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le 1 avr. 2018

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