Je découvre juste ce nouvel opus de Donjons & Dragons en DVD. En effet, traumatisé par la précédente adaptation que l'on peut sans nul doute qualifier de calamité cinématographique, je m'étais abstenu de me rendre à nouveau dans les salles obscures pour déplorer le massacre de l'esprit du célèbre jeu de rôle, ancêtre de tous les autres.
J'ai en effet pratiqué durant de longues années le lancer de dé à 20 faces (D20 pour les intimes) pour résoudre des énigmes, réussir des épreuves variées en fonction de mes caractéristiques et, le plus important, éviscérer des monstres de tous acabits. La chasse aux points d'expérience (XP pour les rôlistes) et aux objets magiques pour faire évoluer son héros était addictive quelle que soit la classe de personnage choisie. L'ambiance était baroque tant les univers se télescopaient dans ces mondes aux possibilités infinies. Les joueurs réunis autour du maître de jeu (MJ) rivalisaient de blagues potaches durant les longues heures requises pour terminer un scénario.
On trouve dans l'honneur des voleurs tout ce qui a fait le sel de ces nombreuses parties. Des personnages atypiques et variés, des aventures hautes en couleur, des monstres dangereusement étranges et des méchants très méchants tellement que ça se voit sur leur faciès ravagé par le Mal. Le scénario n'est pas un modèle de complexité mais il a le mérite de se tenir, ce que son prédécesseur n'avait pas réussit à réaliser. En outre, l'humour étant une matière hautement instable, il était fort probable que les dérapages de mauvais goût ternissent l'ensemble. Il n'en est rien. Les saillies et situations cocasses sont justement dosées et tirent des sourires complices, à défaut de faire hurler de rire.
Les interprètes font le job, y compris Chris Pine que je ne tiens pourtant pas dans mon cœur en tant qu'acteur. C'est sympa, bon enfant et l'esprit foutraque de D&D est respecté : les objets magiques rendent l'impossible possible et le bagou entourloupe ceux qui l'écoutent. Enfin, la musique, d'influence celtique, ne gâche rien. Inutile d'attendre que ça barde...
Si cette œuvre n'est pas non plus un coup critique, le lancer de dé est une réussite et je ne puis qu'espérer un nouvel opus qui m'ensorcèle autant.