La fin des Fleischer

Pas hyper emballé par ce dessin animé au format long de la part de Dave Fleischer (produit par le studio qu'il tenait avec son frère Max), qui me semble beaucoup plus pertinent et percutant quand il jouait autour du format du court-métrage. J'ai vraiment eu la sensation que le message était dilué ici sur 1h20 alors qu'il aurait pu tenir sur 10-20 minutes. Mais ça pourrait très bien plaire aux amateurs de vieux dessins, de cinéma d'animation très première moitié du XXe siècle. En tous cas, il me semble que le potentiel du film est atteint très vite, dès lors que le microcosme des insectes de Bugville est décrit : un petit village de criquets, bourdons et autres bestioles, formé dans l'herbe d'un terrain vague au centre d'une ville indéterminée. On reconnaît les symboles / clichés du genre, les boîtes d'allumettes qui servent de maison, les cigares qui deviennent des armes incendiaires, un arrosoir d'eau équivalent à un raz de marée... Tout le bréviaire des jeux autour du principe de changement d'échelle souvent utilisé dans les courts-métrages d'animation de l'époque. "Mr. Bug Goes to Town" dispose de deux péripéties principales, une fois établie cette situation initiale (qui composera la partie la plus réussie) : un bad guy scarabée qui veut du mal au protagoniste amoureux d'une fille, dans un premier temps, et ensuite la catastrophe provoquée par le projet de construction d'un gratte-ciel à l'endroit de leur village. Dave Fleischer peine à construire des enjeux drôles ou dramatiques là-dessus. Un film qui sera un échec commercial mais sans doute davantage lié au contexte de distribution, quelques jours avant Pearl Harbor, mauvais timing... La Paramount Pictures licencia les frères Fleischer et leurs studios furent rebaptisés Famous Studios.