Clint Eastwood en mode dilettante, c’est un peu le résumé de Doux, dur et dingue (Every Which Way But Loose en VO), cette comédie d’action routière improbable où il partage l’affiche avec… un orang-outan. Sorte de parenthèse étrange dans sa filmographie, le film a tout du projet « de copains » : tourné avec son ami fidèle Geoffrey Lewis et sa compagne de l’époque, Sondra Locke, on sent que l’idée principale était de s’amuser plutôt que de livrer un grand film.
Le scénario est famélique, la structure bancale, et les enjeux souvent risibles. Il faut accepter de suivre cette balade sans queue ni tête, où bastons de bar et dialogues lunaires s’enchaînent sans grande cohérence. Eastwood y est en pilotage automatique, cabotinant à peine, comme s’il savait que personne ne retiendrait vraiment ce film parmi ses classiques.
L’orang-outan, certes amusant les premières minutes, devient vite un gimmick lassant, et l’humour potache a pris un sacré coup de vieux. Reste une certaine énergie, un esprit de série B assumé, et quelques scènes décalées qui sauvent l’ensemble de l’oubli total.
Mais dans la filmographie de Clint, ce Doux, dur et dingue fait clairement partie du bas du panier. Un film anecdotique, sympathique par moments, mais dispensable.