A l'origine pièce de théâtre filmée produite pour la télévision, puis adaptée à Broadway et enfin reprise dans le film de Sidney Lumet, Douze Hommes en Colère est remarquablement bien écrit, et la force du film est de nous faire oublier son origine théâtrale, tant la caméra nous plonge au milieu de ce huis-clos en se fixant sur les visages en gros plan, mais aussi les mains des jurés, la transpiration qui coule dans le dos et mouille les chemises, et le ventilateur capricieux.


Les jurés doivent statuer sur la culpabilité d'un jeune homme "mauvais garçon", rebelle, maltraité par son père, non éduqué et venant "des basses classes", "ces gens-là", comme le dit l'un des jurés. Eux-mêmes sont tous des hommes, d'âges et de conditions sociales diverses et aucun de la communauté afro-américaine, asiatique ou même native: nous sommes dans les années 1950 aux USA, le combat pour les droits civiques bat son plein, mais dans la salle de délibération, rien n'y fait allusion.


Les jurés s'en remettent à cette vision du monde, ou les bannis sont les pauvres, les délinquants qu'on envoie en prison sans trop de cérémonie _ c'est dans l'ordre des choses _ où même à la chaise électrique dans le cas présent, puisqu'il s'agit d'un meurtre.

Le doute éprouvé par l'un des jurés (Henry Fonda) et toute l'astucieuse mécanique par laquelle les autres jurés se laissent gagner par ce doute, sont le ressort central de cette intrigue bien réglée.

Le panel de caractères, d'origines sociales et d'intelligence réflexive et humaine se révèle au fur et à mesure des discussions, contribuant à un suspense bien entendu conduisant au verdict final, mais surtout à la manière dont les esprits vont s'ouvrir à la réflexion (même si tous n'en sont pas capables, le publicitaire n'a pas vraiment le beau rôle, on peut le dire^^).

Viannes
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Ciné-Adaptations des Classiques de la Littérature

Créée

le 23 juil. 2025

Modifiée

le 24 juil. 2025

Critique lue 24 fois

7 j'aime

9 commentaires

Viannes

Écrit par

Critique lue 24 fois

7
9

D'autres avis sur Douze Hommes en colère

Douze Hommes en colère
socrate
9

Il n’y a pas de doute valable, la justice, c’est Fonda mental !

Rendons à César ce qui appartient à César : c’est Fonda le coupable du crime. Comment comprendre qu’il soit seul à estimer le jeune potentiellement non-coupable, alors que tout le désigne ? La raison...

le 18 mai 2013

336 j'aime

45

Douze Hommes en colère
Gand-Alf
10

Un coupable idéal.

Nom d'une galette au beurre, c'est-y que je viens d'arriver à ma millième critique ! Par Imogène, je me dois de marquer le coup, en m'attardant sur un classique indétrônable du cinéma, un film de...

le 12 nov. 2013

279 j'aime

24

Douze Hommes en colère
Gerard-Rocher
9

Critique de Douze Hommes en colère par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Dans les années cinquante aux Etats-Unis, la cour d'un tribunal doit rendre son verdict à l'encontre d'un tout jeune homme accusé d'avoir tué de sang-froid son père. Les douze jurés vont délibérer...

188 j'aime

59

Du même critique

Douze Hommes en colère
Viannes
9

Magistral!

A l'origine pièce de théâtre filmée produite pour la télévision, puis adaptée à Broadway et enfin reprise dans le film de Sidney Lumet, Douze Hommes en Colère est remarquablement bien écrit, et la...

le 23 juil. 2025

7 j'aime

9

Orgueil & Préjugés
Viannes
9

L‘insoutenable légèreté de Jane Austen

Joe Wright (Darkest Hour, Les Heures Sombres - film sur Churchill avec Gary Oldman - 2017, ou encore Atonement, Reviens-moi, avec Keira Knightley -2007) réalise en 2005, une adaptation du roman le...

le 18 mai 2025

6 j'aime

2