Vraiment un tour de force du cinéma en noir et blanc qui m'a happé du début à la fin.
On pourrait penser qu'un huit clos avec autant de personnages devienne vite ennuyeux, mais au contraire chaque réplique, chaque plan est toujours pertinent.
Ce que je trouve génial, c'est que même si on sait d'avance que les jurés vont changer d'avis, les étapes pour y arriver sont extrêmement bien ficelés. Chaque membre va changer d'avis avec un motif en adéquation avec son personnage :
Le juré rationnel se décide à choisir non coupable parce qu'on lui explique par A+B qu'il y a présomption d'innocence, le juré impatient ne change d'avis que parce qu'il sent la majorité tourner et veut juste en finir, le juré émotif cède car il voit à travers l'accusé son propre fils...
Le tout en nous présentant de manière organique à nous, le public, l'affaire dont on ne sait initialement rien par le biais de ces discussions.
Ce film nous rappelle aussi la présomption d'innocence et la dangerosité d'un procès expéditif.
Même sur le plan cinématographique, malgré le contexte limitant du huit clos, la caméra propose du travelling et des plans avec un peu de composition.