Premier film, premier chef-d’œuvre de Sidney Lumet : Douze hommes en colère traite de la supposition toujours présente de l’innocence et de l’envie égoïste de tout expédier pour vaquer à ses occupations. Le commencement voit se terminer un procès. Pendant le verbiage habituel du juge, le réalisateur capte en gros plan l’unique image qu’on aura de l’accusé visiblement bistré. On leur explique leur tâche et ils votent tous « coupable »… tous sauf un qui déclare posséder « un doute légitime » ; peuvent alors débuter les discussions. Ils vont refaire le déroulement du jugement à l’aide de bribes de réminiscences ou encore d’un plan de la chambre. Il fait abominablement chaud et certains jurés veulent condamner à mort, seulement pour sortir de cette pièce étouffante. Le réalisateur insiste sur l’absurdité résidant dans le tirage au sort de douze inconnus pour juger l’éventuel envoi à la mort négligeant les préjugés et le racisme dont peuvent faire preuve ces hommes.